Réf. : MK/FA/n°18/02 Eaubonne, le 16.12.02
On évalue à environ 1 million le nombre de gardes
annuelles réalisées dans les hôpitaux afin
d'assurer la permanence de l'accueil et des soins dans le cadre
des missions de service public.
Le budget consacré à ces gardes est donc de 285
millions environ. Quelle que soit la véracité de
cette évaluation forcément grossière, elle
permet une première approche quant à l'application
de la directive européenne. Ce sont en tout cas les chiffres
officiels présentés par la DHOS. En l'état,
l'application de la directive européenne correspond donc
à une création de 5 000 postes temps pleins.
La réorganisation des plans de gardes est nécessaire
et justifiée. Elle est nécessaire quant à
la mise en adéquation des besoins de la population et des
compétences disponibles. Elle est justifiée par
la nécessité de revoir le maillage territorial des
organisations de garde et de permanence des soins.
Nos propositions visent à favoriser, rapidement, ces changements
en s'appuyant sur des règles nouvelles concernant les astreintes
médicales à l'hôpital. L'astreinte médicale
est intégrée au temps de travail à partir
du moment où elle déclenche un travail sur place.
Outre le fait que cette intégration pose de nombreux problèmes
techniques non résolus, la notion de travail sur place
va perdre rapidement de sa clarté avec le développement
de la télé médecine et le développement
des moyens modernes de communication et notamment en terme de
transferts d'images.
Dans ces conditions, nous proposons une démarche contractuelle
qui viserait à forfaitiser l'action liée à
l'astreinte médicale en renonçant, dans certaines
limites à intégrer dans le temps de travail les
actions médicales déclenchées lors de cette
astreinte. En pratique, l'astreinte pourrait être forfaitisée
à deux niveaux. Lorsqu'il s'agit d'intervention rare ou
très rare, l'astreinte serait financée à
hauteur de 50 €. Ce chiffre correspond au niveau de reconnaissance
acceptée par la caisse nationale d'assurance maladie aux
généralistes pour participer à la permanence
de soins. A cette base, s'ajouterait dans des conditions contractuelles,
une indemnité forfaitaire liée à l'action
pendant la période d'astreinte. Seraient ainsi forfaitairement
indemnisés les appels et avis téléphoniques,
les avis rendus sur place après déplacement, les
actes médicaux techniques
Naturellement, il serait
nécessaire de prévoir comme actuellement, une transformation
en garde sur place à partir du moment où l'action
entreprise dépasse une limite prévue. Naturellement
également, une évaluation a posteriori devrait permettre
aux commissions des gardes de disposer chaque année des
activités réellement réalisées afin
d'apprécier les termes du contrat.
Le niveau d'indemnisation correspondant à ce contrat d'intervention
devrait être fixée à 125 €. Les disciplines
concernées sont nombreuses (psychiatrie, chirurgie, anesthésie,
pédiatrie notamment). Nous pensons, dans une 1ère
approche, que 20% du plan de garde pourrait être concerné.
Cette démarche contractuelle intégrant un bon niveau
de reconnaissance financière est de nature, pour notre
organisation et les syndicats qui la constituent, à être
un facteur très utile à l'assouplissement nécessaire
de la mise en place de la directive européenne 93-104.