Depuis une quinzaine de jours, contrairement
aux années précédentes, les fermetures de lits
estivales se pérennisent dans les établissements hospitaliers.
Toutes les structures sont concernées (lits de médecine,
lits de chirurgie, structures ambulatoires).
La CMH après une enquête portant sur un échantillon
d'une cinquantaine d'établissements constate que les directeurs
sont amenés à fermer des lits, des unités et
parfois des services. Les raisons de cette situation tiennent à
la pénurie de personnel soignant et, dans certains cas, à
des difficultés budgétaires majeures. De rares régions
(telle la Bretagne) font exception à cette crise. Mais, à
Belfort Montbeliard comme à Agen, au CHU de Caen comme à
l'hôpital Nord de Marseille, c'est souvent 50 lits et plus
(en particulier en médecine et spécialités
médicales) qui sont fermés faute de personnel. La
région Ile de France est particulièrement touchée
(Gonesse, Meaux, Argenteuil, Melun
). Notre évaluation
porte sur une fermeture actuelle de 1000 lits en Ile de France.
De plus, ces fermetures de lits sont décidées sans
aucune coordination ni concertation inter hospitalière.
Le dernier trimestre de l'année est toujours une période
particulièrement difficile pour les hôpitaux. Outre
les annualités budgétaires, les recrutements y sont
particulièrement à marée basse avant la sortie
des écoles en décembre et janvier. Parallèlement,
il s'agit d'une période d'activité maximum pour les
soins programmés et les soins d'urgence.
Pourtant, les patients, les malades, les opérés qui
chaque jour ont besoin d'une prise en charge hospitalière
ne peuvent être mis dans une situation de risque, voire de
danger. Heureusement, dans nos hôpitaux, la chaîne des
soins et sa qualité est le plus souvent sauvegardée
grâce à l'engagement et au savoir-faire de personnel
qui joue le rôle de maillon de sécurité. La
rigidité du système hospitalier, sa situation financière
et son incapacité à se réorganiser laissent
cependant craindre que les fermetures de lits actuellement constatées
ne préludent à une dégradation importante et
brutale de la qualité des soins.