Retour à la page précédente
COMMUNIQUE
L'hôpital est une fois de plus fragilisé par des contraintes
paradoxales. Par sa mission de service public hospitalier, il assure
la continuité de l'accès aux soins. Cette mission essentielle
justifie la mobilisation de moyens technologiques et humains très
importants. Chaque jour environ 2500 équipes sont sur le pont
(médecins urgentistes, réanimateurs, chirurgiens, anesthésistes,
psychiatres, biologistes,
..). Maintenir ce haut niveau de compétences
et de densité devient une gageure compte tenu de la démographie
médicale, de la mise en place du repos compensateur le lendemain
de la garde et enfin de la RTT.
Depuis quelques semaines des conflits majeurs et récurrents
pèsent sur la charge de travail de ces équipes hospitalières.
La grève des gardes des médecins libéraux, la
grève des attachés et maintenant celle des internes
entraînent un surcroît de charge de travail pour les praticiens
hospitaliers. Cette situation remet parfois en cause le fonctionnement
des unités de soins et des services d'urgences.
La rupture des négociations avec les internes révèle
un grand danger celui de la rupture de la chaîne des soins
Rappelons que depuis 1986 les promotions d'interne DES ont baissé
de 51% en médecine, 34% en chirurgie, 37% en psychiatrie et
73% en biologie. L'hôpital a subit une réduction cumulée
en 12 ans, de 809 internes en médecine et 301 internes en chirurgie.
Ce temps médical disparu n'a pas été remplacé.
Mi-étudiant, mi-médecins hospitaliers, les internes
centaures restent une des chevilles ouvrières de l'hôpital.
Nombre des revendications des internes sont légitimes. Il en
est ainsi du nécessaire repos compensateur au lendemain de
la garde. Mais il est temps de discuter de leur statut ambivalent
d'étudiant salarié.
Ce conflit révèle une fois de plus l'imprévoyance
des politiques successives incapables d'anticiper la crise qui est
maintenant ouverte. En traitant le sujet de la démographie
des professionnels de santé de façon conjoncturelle,
en bâclant la mise en uvre de la RTT à l'hôpital,
en dispersant les valeurs qui doivent fonder la médecine hospitalière,
on crée les conditions d'une situation dangereuse et non contrôlable.
La CMH appelle à :
- la réouverture immédiate des négociations avec
les internes et les attachés, au besoin en faisant appel à
une médiation ;
- une prise de décision très rapide d'augmentation du
nombre des internes DES, et au delà aux prises de décisions
nécessaires pour résoudre la crise démographique
;
- la mise en uvre très rapide des filières de médecine
d'urgence et de médecine gériatrique telles que vient
de le voter le parlement dans le cadre de la réforme du 3ème
cycle des études médicales ;
- une analyse pragmatique de la situation crée par une mise en
uvre désastreuse de la RTT à l'hôpital.
Dr F Aubart, 01 34 06 61 20
Retour à la page précédente
|