S'il ne fait pas de doute, au regard de ces éléments,
que c'est bien un total de 3,9 milliards de francs qui sera mobilisé
sur deux exercices en faveur des hôpitaux publics, la question
reste néanmoins de savoir si une partie de cette enveloppe
correspond non pas à de véritables moyens supplémentaires
, mais à un simple redéploiement de crédits au
détriment d'enveloppes fléchées existantes. Cette
question se pose notamment au regard des crédits de remplacement
prévus par le protocole AUBRY et financés sur des crédits
d'Etat.
Par ailleurs, il apparaît clairement qu'une partie des crédits
était déjà prévue dans le cadre de fonds
spécifiques. Ainsi, selon certaines informations diffusées
par la presse, les 900 millions du FMES prévus en 2001 seraient
constitués, d'une part, de 600 millions déjà
inscrits en 2001, et d'autre part de 300 millions prévus sur
2002, mais mobilisés de façon anticipée pour
pouvoir être distribués d'ici la fin 2001. S'agissant
du FIHMO, l'apport supplémentaire réel semble être
de 500 millions de francs et non pas 1 milliard.
Si ces éléments sont confirmés, l'aide complémentaire
consentie par l'Etat ne serait pas de 3,9 milliards de francs, mais
de 2,5 milliards sur deux exercices.
En outre, il est à regretter, me semble t-il, que ces 2,5
milliards de francs ne soient pas des crédits reconductibles,
qu'il s'agisse des abondements prévus dans le cadre du FIHMO
et du FMES ou du milliard affecté en 2001 à la résorption
des tensions budgétaires. Ce dernier point est d'autant plus
regrettable que les cliniques privées ont bénéficié
en 2001 et 2002 d'un rebasage de plus d'1 milliard de francs. Dans
ces conditions, le caractère non reconductible de la dotation
d'1 milliard accordée en 2001 aux hôpitaux publics apparaît
totalement inéquitable.
Enfin, à l'heure où les Pouvoirs Publics expriment
leur soutien actif aux professionnels hospitaliers, je me permets
d'attirer votre attention sur la situation extrêmement délicate
de certaines régions telles que l'Ile de France dont le taux
d'évolution budgétaire ne permet même pas de garantir
la simple reconduction des moyens. Dans un contexte fragilisé
par de nombreuses tensions financières et sociales, il paraît
opportun d'examiner ces situations avec la plus grande attention en
essayant de concilier la rigueur budgétaire avec le respect
nécessaire des équilibres sociaux. Cet élément
pourrait être pris en compte lors de l'attribution des nouveaux
crédits.
En vous remerciant par avance de bien vouloir m'éclairer sur
les différents points précités et en restant
à votre disposition pour un échange plus approfondi
si vous le souhaitez,
Je vous prie, de croire, Madame la Ministre, en l'assurance de ma
haute considération.