CHIRURGIE HOPITAL FRANCE
SCH CMH SNAM SYMHOSPRIV UCCSF
Dossier de presse
Le mercredi 19 janvier 2005 les chirurgiens des h�pitaux n�op�reront pas.
Les tableaux op�ratoires seront blancs.
Il� s�agit d�une d�cision grave et d�une action d�alerte de l�opinion
et des op�r�s face � une crise de sant� publique.
En juin 2004 le conseil National de la Chirurgie avait dans son rapport analys� les raisons de la crise :
1. Le m�tier de chirurgien a perdu toute attractivit� pour les jeunes. Il est d�laiss� par les jeunes internes en formation.
2. Le haut niveau de responsabilit�, la p�nibilit�, les exigences de comp�tences du m�tier de chirurgien sont incompatibles avec les niveaux de r�mun�rations des chirurgiens tant du secteur priv� que public.
3. La d�rive jurisprudentielle, facteur r�cent de d�stabilisation, justifie la mise en �uvre urgente de propositions sp�cifiques
4. Les anomalies de r�partition territoriales des chirurgiens risquent de mettre en difficult� l�acc�s et la permanence des soins.
5. Les exigences de formation intellectuelle et technique de la chirurgie, l�acc�l�ration� du progr�s de l�innovation chirurgicale, la dimension passionnelle du m�tier, imposent de r�organiser la formation des �tudiants et des internes en chirurgie.
Durant l��t� 2004, les� n�gociations ont �t� men�es en parall�le avec les repr�sentants de la chirurgie publique d�une part avec les chirurgiens priv�s d�autre part.
Alors qu�une action globale �tait indispensable, contrairement aux engagements publics pris par le Ministre de la Sant�, le � plan chirurgie � annonc� � grand renfort m�diatique en septembre 2004 s�est limit� � son volet cat�goriel de revalorisation de la chirurgie priv�e.
Le renoncement de toute action du gouvernement envers la chirurgie � l'h�pital, lieu de formation et d�exercice du service public, ob�re l'avenir de la chirurgie en France et cr�e un risque fort d�abandon de la chirurgie au seul secteur priv�.
LA FRACTURE CHIRURGICALE FAITE A L�H�PITAL
EST INACCEPTABLE EN TERME DE SANTE PUBLIQUE.
On le sait, le nombre de chirurgiens en exercice va diminuer en cons�quence des choix d�mographiques et de la diminution par 2 du nombre des internes en chirurgie entre 1992 et 2002.
La chute attendra 23% en 10 ans.
Les cons�quences se feront certes sentir sur le nombre des chirurgiens des h�pitaux comme sur celui des chirurgiens priv�s. Mais la gravit� est extr�me � l�h�pital ; En effet plus de 90% des interventions chirurgicales r�alis�es apr�s 20h se font � l�h�pital. Celui-ci assume, outre la formation des futurs chirurgiens, l�essentiel de la mission de permanence chirurgicale dans les 22O SAU.
Or, depuis 10 ans, on a assist� � une partition de l�activit� chirurgicale. L�activit� d�urgence est l�apanage de l�h�pital. Les cliniques effectuent l�essentiel de l�activit� programm�e (75% des 400 000 cataractes, des 150 000 hernies ou des 100 000 proth�ses de hanche op�r�es chaque ann�e). On con�oit que cette r�partition d�activit� provoque une grande attractivit� pour l�exercice priv� qui est le lieu d�exercice programm� et organis� sans contrainte de la garde et qui b�n�ficie de l�accord de septembre 2004 qui permettra d�atteindre une revalorisation de 25% des r�mun�rations dans le secteur priv�.
Dans le m�me temps, aucun des engagements
pris avec les chirurgiens des h�pitaux n�a �t� tenu.
Faut-il alors s��tonner que 40% des chirurgiens ayant d�but� � l�h�pital n�y exerce plus au bout de 10 ans ? Ce chiffre est de 60% au bout de 17 ans ! Pour les anesth�sistes la proportion de d�part n�est que, respectivement, de 15 et 28% (source DREES).
On peut r�sumer en disant que les chirurgiens sont et seront de moins en moins nombreux (leur nombre aura diminu� de 23% dans quelques ann�es) et� envisagent de moins en moins leur avenir � l�h�pital. De� plus, 50% des chirurgiens des H�pitaux�quitteront l�h�pital au-del� de 10 ans d�exercice.
Les chirurgiens r�alisent des actes chirurgicaux non d�l�guables.
Ils assurent le recrutement chirurgical par les consultations, l�examen, le dialogue fondant la confiance et l�information de l�op�r�.
Leur action sur le corps de l�op�r� qui est alors en position de compl�te d�pendance suppose confiance et engagement particulier de comp�tence.
Le chirurgien assure quotidiennement� les suites chirurgicales et la reprise chirurgicale si elle est n�cessaire.
L�exercice se r�alise au sein d�une �quipe mais la charge essentielle de la personnalisation de l�acte et de la continuit� est celle du chirurgien charge que la judiciarisation croissante ne fait qu�accro�tre.
Enfin la permanence chirurgicale est une astreinte suppl�mentaire souvent �prouvante.
Il est donc indispensable de reconna�tre �l�astreinte chirurgicale�
� la fois dans la permanence mais aussi dans la suj�tion au m�tier.
DES BLOCS OPERATOIRES EN PANNE |
D�s aujourd�hui les blocs op�ratoires des h�pitaux fonctionnent au ralenti.
La cause essentielle est l�incapacit� de disposer d��quipes op�ratoires compl�tes et en nombre suffisant. Pourquoi ? L��quipe op�ratoire rapproch�e autour de l�op�r� est constitu�e d�un chirurgien, d�un anesth�siste et d�une IADE, d�un aide op�ratoire en principe futur chirurgien, d�une infirmi�re instrumentiste et d�une infirmi�re dite circulante toutes 2 sp�cialis�es au bloc op�ratoire.
Les infirmi�res sp�cialis�es (IBODE) sont au nombre de 4405 dont 88% de femmes.
Du fait d�une l�gislation tr�s diff�rente, leur r�partition est tr�s in�gale entre secteur public et priv�. En effet, et la loi 2004 de financement de la s�curit� sociale vient de le proroger, les aides op�ratoires en cliniques sont souvent moins qualifi�es ou b�n�voles. A l�h�pital, la loi impose des r�gles strictes qui assurent certes les comp�tences mais impose des co�ts importants pesant sur le co�t de la prise en charge (la r�mun�ration des IBODE est de 1850 � 3050 euros mensuels). Surtout leur nombre est trop faible pour permettre la constitution d��quipes en nombre suffisant.
La mise en �uvre brutale de la RTT et certaines dispersions de blocs op�ratoires ach�vent de cr�er des p�nuries.
Dans les h�pitaux, le manque de � panseuses � est � l�origine d�une fermeture de nombreuses salles d�op�rations qui fonctionnent � temps partiel. Cette situation concerne tous les h�pitaux de toutes tailles, � Etampes comme � la Piti� Salpetri�re, � Aubagne comme Bordeaux.� Le secteur priv� contourne souvent les manques par des pratiques diff�rentes. Les �coles d�IBODE n�ont pas connu de politique d�attractivit� et de recrutement permettant d�anticiper la survenue de la crise ou d�y pallier.
Exemple sur la p�nurie d'infirmi�res sp�cialis�e de bloc op�ratoire (IBODE) :
en Rh�ne Alpes, le nombre de candidats se pr�sentant au concours d'entr�e en �cole d'IBODE a fortement diminu� en 2004 (74 candidats pour 105 places).
22 �tablissements publics et priv�s fonctionnent sans IADE, 19 sans IBODE,7 sans IBODE ni IADE !
Le manque d�infirmi�res sp�cialis�es IBODE et IADE est un facteur tr�s important de la crise. D�s lors, faut-il encore s��tonner que 60% des actes chirurgicaux soient r�alis�s dans les cliniques aux contraintes de personnel moins lourdes ? Cette situation ne t�moigne pas d�une d�saffection mais est la cons�quence directe de la crise et des files d�attentes. L�activit� et la qualit� des actes chirurgicaux r�alis�es � l�h�pital doivent �tre reconnues.
Les difficult�s de recrutement des �quipes op�ratoires, la limitation subie des plages op�ratoires accroissent la tension et remettent parfois en cause l�offre de soin.
Tels sont les objectifs qui doivent �tre rapidement atteint pour conserver � la chirurgie hospitali�re son r�le d�excellence et sa capacit� d�attirer les meilleures comp�tences.
En pratique les chirurgiens des h�pitaux exigent :
- une action au niveau de la formation initiale pour valoriser le m�tier de chirurgien et des professionnels participant � l��quipe op�ratoire. La formation chirurgicale du 3�me cycle doit �tre r�organis�e.
- une augmentation importante et progressive du nombre des internes en chirurgie avec une capacit� en derni�re ann�e � participer � la permanence des soins chirurgicaux
- une reconnaissance financi�re contractuelle qui au-del� du statut unique de Praticien Hospitalier prenne en compte responsabilit� et astreintes particuli�res du chirurgien ainsi que ses engagements en terme de� qualit� et d�activit�.
- de recentrer les �quipes chirurgicales sur des blocs op�ratoires b�n�ficiant d�un plan d�investissement pour les hautes technologies.
- de r�organiser par territoires le r�seau chirurgical pour faire en sorte que la concentration des blocs op�ratoires soit synonyme de qualit� et d�acc�s aux soins.
- d�offrir la possibilit� de mutation volontaire avec le poste pour les chirurgiens exer�ant sur des sites dont l�exercice chirurgical sera restructur�.
- d�aboutir � la reconstitution d��quipes de taille suffisantes.
- de reconstituer l��quipe op�ratoire� des chirurgiens juniors et des infirmi�res sp�cialis�es
- de revoir les conditions de participation � la permanence chirurgicale en sachant que la mise en place de la RTT et des directives europ�ennes � l�h�pital ont pes� prioritairement sur les budgets chirurgicaux. Associer public et priv� dans cette d�marche.
- de revoir les liens entre CHU et CH pour participer en r�seau � la prise en charge des pathologies chirurgicales particuli�res, � la formation continue et � la recherche clinique.
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