Après la grève, la grève

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Le journal de la CMH: après la grève, la grève ?

 


10 décembre 2001


L'hôpital est une fois de plus fragilisé par des contraintes paradoxales. Par sa mission de service public hospitalier il assure la continuité de l'accès aux soins. Cette mission essentielle justifie la mobilisation de moyens technologiques et humains très importants. Chaque jour environ 2500 équipes sont sur le pont (médecins urgentistes, réanimateurs, chirurgiens, anesthésistes, psychiatres…..). Maintenir ce haut niveau de compétences et de densité devient une gageure compte tenu de la démographie médicale, de la mise en place du repos compensateur le lendemain de la garde et enfin de la RTT.

Depuis quelques semaines des conflits majeurs et récurrents pèsent sur la charge de travail de ces équipes hospitalières. La grève des gardes des médecins libéraux, la grève des attachés et maintenant celle des internes entraînent un surcroît de charge de travail pour les praticiens hospitaliers. Cette situation remet parfois en cause le fonctionnement des unités de soins et des services d'urgences.La rupture des négociations avec les internes révèle un grand danger celui de la rupture de la chaîne des soins.


Rappelons que depuis 1986 les promotions d'interne DES ont baissé de 51% en médecine, 34% en chirurgie, 37% en psychiatrie et 73% en biologie. L'hôpital a subit une réduction cumulée en 12 ans, de 809 internes en médecine et 301 internes en chirurgie. Ce temps médical disparu n'a pas été remplacé.


Mi-étudiant, mi-médecins hospitaliers les internes centaures restent une des chevilles ouvrières de l'hôpital. Nombre des revendications des internes
sont légitimes. Il en est ainsi du nécessaire repos compensateur au lendemain de la garde. Mais il est temps de discuter de leur statut ambivalent d'étudiant salarié.

Ce conflit révèle une fois de plus l'imprévoyance des politiques successives incapables d'anticiper la crise qui est maintenant ouverte En traitant le sujet de la démographie des professionnels de santé de façon conjoncturelle, en bâclant la mise en œuvre de la RTT à l'hôpital, en dispersant les valeurs qui doivent fonder la médecine hospitalière, on crée les conditions d'une situation dangereuse et non contrôlable.

La CMH appelle à :

  • la réouverture immédiate des négociations avec les internes et les attachés au besoin en faisant appel à une médiation ;
  • une prise de décision très rapide d'augmentation du nombre des internes DES, et au delà aux prises de décisions nécessaires pour résoudre la crise démographique ;
  • la mise en œuvre très rapide des filières de médecine d'urgence et de médecine gériatrique telles que vient de le voter le parlement dans le cadre de la réforme du 3ème cycle des études médicales ;
  • une analyse pragmatique de la situation crée par une mise en œuvre désastreuse de la RTT à l'hôpital.
  • une prise de décision très rapide d'augmentation du nombre des internes DES, et au delà aux prises de décisions nécessaires pour résoudre la crise démographique ;
  • la mise en œuvre très rapide des filières de médecine d'urgence et de médecine gériatrique telles que vient de le voter le parlement dans le cadre de la réforme du 3ème cycle des études médicales ;
  • une analyse pragmatique de la situation crée par une mise en œuvre désastreuse de la RTT à l'hôpital.

 

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