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Contrat fondateur de la CMH


La Coordination Médicale Hospitalière (C.M.H.) fondée en 1989 rassemble et fédère l’ensemble des médecins, pharmaciens, psychiatres, biologistes, chirurgiens qui, en C.H.U. comme en C.H.G., travaillent dans les hôpitaux pour les missions de service public hospitalier. Ce rassemblement se fait autour de valeurs communes qui au-delà des statuts et des générations fondent notre action syndicale que nous souhaitons pouvoir étendre au delà de nos frontières. La C.M.H. poursuivra une politique économique et sociale entre établissements européens. C’est par rapport au service au malade et au patient que se déclinent nos objectifs et nos missions. Ils constituent le contrat que la C.M.H. entend lier avec les médecins et pharmaciens hospitaliers.

 

ASSURER LA PROMOTION DU SERVICE PUBLIC HOSPITALIER


L’hôpital rassemble une somme de compétences, de savoirs-faire, de techniques au service des malades.
Pour ce service au public, il doit privilégier la relation humaine, la promotion des liens et des pratiques cliniques, la qualité des soins
et son évaluation.

Pour y parvenir la C.M.H. refuse les représentations de l’hôpital qui nous sont souvent proposées :
- hôpital-hangar technologique où un individu anonymisé serait réunit à l’analyse de ses constantes voire de ses repères génétiques.
- hôpital lieu de maîtrise comptable où le médecin, comptable en blouse blanche, ne serait responsable que de l’équilibre des comptes au gré des restrictions financières.
- Un hôpital-moyen où des patients-moyens seraient soignés par des médecins-moyens pour des pathologies-moyennes; hôpital écrêté dont la seule valeur serait d’être labellisé par la médiocrité.
Le système hospitalier doit être référent acteur essentiel du progrès médical. Il doit assurer, de façon coordonnée, des missions de soins, de prévention, de formation, de recherche et d’innovation.


ASSURER LA PROMOTION INDIVIDUELLE DES MEDECINS ET DES PHARMACIENS DES HÔPITAUX


La qualité d’un hôpital ne peut être obtenue qu’à partir de la promotion de l’ensemble des professionnels qui y travaillent.

Cela signifie qu’il faut :
- assurer la reconnaissance et la promotion de la compétence.
C’est au travers de la formation initiale et la formation continue que cet objectif doit être réalisé. La C.M.H. considère donc comme prioritaire la réforme des 3 cycles des études médicales et des études pharmaceutiques et celle de la formation continue.
- que l’hôpital soit le lieu privilégié d’exercice de la médecine spécialisée.L’hôpital doit rassembler et coordonner les différentes spécialités émergentes au bénéfice du malade. Cet objectif ne doit pas remettre en cause le caractère indivisible de la médecine ; l’action de la discipline pharmaceutique doit se développer dans une relation transversale avec la clinique.
- que les diplômes qui sanctionnent la formation, les titres acquis au décours des concours soient la source de reconnaissance et
d’indépendance
. Ils ne préjugent pas obligatoirement des qualités professionnelles et humaines. C’est la raison pour laquelle l’indispensable reconnaissance de la compétence doit être liée à une évaluation des pratiques ;
- que la promotion statutaire soit le corollaire de cette reconnaissance.
Le statut unique, avec un mode d’accès par concours national, doit transcrire les objectifs que nous venons d’énoncer. Les modalités de nomination doivent témoigner de la volonté d’indépendance vis-à-vis des pouvoirs de toute nature. Le statut unique, socle commun, doit être adapté aux différences d’exercice. Il faut poursuivre la promotion financière du statut et y intégrer les variables nouvelles liées notamment au temps de travail, à l’exercice partagé, aux relations nouvelles entre les spécialités et les disciplines. La pratique médicale hospitalière doit refuser des évolutions statutaires de cadres soumis au pouvoir hiérarchique du directeur ou de fonctionnaires éloignés de la déontologie.


ASSURER LA PROMOTION COLLECTIVE DE LA MEDECINE HOSPITALIERE


La complémentarité des métiers, l’existence d’équipes partageant l’exercice médical, le compagnonnage des générations sont source de valeur ajoutée à la médecine hospitalière. Nous devons la préserver et l’enrichir. C’est pour mettre un terme à cette évolution, il faut reconstituer les équipes et d’abord les équipes médicales. Cela suppose une politique démographique nouvelle plaçant les numerus clausus de médecine et pharmacie à un niveau minimum de reconduction des flux. Cela suppose également de redéfinir la place et le rôle des jeunes générations dans les hôpitaux. L’augmentation du nombre de DES dans le cadre de la réforme des études médicales et pharmaceutiques est une priorité. Cela suppose également de reconstituer des équipes trans-générationnelles regroupant des statuts différents juniors et seniors et des générations différentes en veillant à la pyramide des âges. A ce titre, le post internat doit être étendu. Il est indispensable que tant au niveau de l’internat que du post internat, l’exercice en hôpital général soit réaffirmé sous peine d’une désaffection des carrières liées à la méconnaissance de l’exercice.
La reconstitution des équipes doit concerner également les autres professionnels intervenant auprès des malades. A ce titre, les médecins hospitaliers doivent avoir un rôle nouveau de responsabilité et de coordination des équipes. Ce rôle relève du médecin hospitalier. Les relations nouvelles entre les métiers, la reconstitution des équipes pour aboutir à une taille suffisante doit reposer sur une politique de recrutement énergique et, également, un partage concerté des lieux d’exercice. L’exercice de la responsabilité médicale doit être redéfinie et affirmée, l’exercice de la responsabilité pharmaceutique doit être de même confortée et affirmée.
Centres hospitalo-universitaires et centres hospitaliers généraux doivent établir des relations nouvelles pour des objectifs différents et complémentaires.
Des pratiques partagées doivent permettre des échanges entre les différents spécialistes et entre les différents professionnels. Des règles de contractualisation et des adaptations statutaires doivent permettre de développer et de promouvoir la recherche clinique et de reconnaître les fonctions
d’enseignement.


ASSURER LA PROMOTION FINANCIERE DE L’HOPITAL PUBLIC


Le progrès médical, le vieillissement de la population, la permanence des soins, l’émergence des pathologies nouvelles sont autant de facteurs qui imposent un investissement financier et un budget suffisant à l’hôpital.
Dans cet enjeu, nous ne pouvons pas être étrangers à la réflexion concernant la place et le rôle des financeurs et en particulier l’assurance maladie. A ce titre, la mise en concurrence éventuelle, par des assureurs privés ou des mutuelles, intervenant pour un remboursement au premier franc, est contraire aux objectifs défendus. En mettant en concurrence les établissements, les pathologies et les hommes, l’hôpital se verrait vendu par appartements. Les praticiens eux-mêmes seraient mis en concurrence comme dans les HMO aux Etats-Unis.
L’hôpital public doit voir son budget réévalué. Un financement suffisant et important de l’hôpital public suppose des critères de qualité, d’activité et, donc, des repères d’évaluation. Le contrat doit lier ces différents impératifs.
Une politique nationale d’investissement doit pouvoir mettre à niveau des établissements hospitaliers qui ont été contraints depuis 15 ans d’en limiter les objectifs. Cette politique d’investissement doit être fondée sur une réflexion de la promotion des plateaux techniques et de l’innovation technologique par bassin de population. La médecine hospitalière est ouverte, évolutive. La CMH s’y inscrit comme acteur de défense des intérêts des médecins et pharmaciens des hôpitaux.
Mais cet objectif est indissociable des enjeux sur l’avenir du service public hospitalier martyrisé depuis plus de 15 ans. Autour de ce contrat, la CMH rassemble celles et ceux qui souhaitent contribuer à changer les choses.

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