La garde meurt ...mais ne se rend pas !
La garde est morte au 1er janvier 2003.
Le certificat de décès est signé par la Directive Européenne
93-104 qui intègre le temps de garde dans le temps de travail.
Cette reconnaissance est bien le moins que l’on pouvait attendre pour
reconnaître le travail de nuit. Mais, si la garde est morte, la mission
de service public que constitue la permanence des soins ne fait qu’occuper
une place sans cesse croissante.
En tentant d’imposer le volontariat, en se dégageant sans cesse
de son rôle dans la permanence des soins, la communauté médicale
libérale encourage et entretient un mouvement de transfert massif vers
les hôpitaux.
Cette situation est évidemment préoccupante et peu acceptable.
Elle n’est pas acceptable non seulement en terme d’équité
mais surtout pour la qualité de la prise en charge des malades.
Les structures hospitalières surchargées n’ont pas vocation
à accueillir en particulier les week-end ou pendant les vacances des
flux de patients désemparés par l’absence de réponse
au numéro d’appel de leur médecin généraliste.
A l’hôpital, se pose le problème de la reconnaissance de
ce travail liée à la permanence des soins en particulier la nuit.
Jean-François MATTEI a reconnu le besoin de cette indispensable reconnaissance.
C’est la raison pour laquelle la plage additionnelle de nuit passera de
300 à 450 €. Mais, au-delà, des modes d’exercice nouveaux
se développent. La télé médecine, les moyens modernes
de communication conduisent à organiser le système d’astreinte
et sa reconnaissance de façon différente de ce qu’elle était
il y a 20 ans.
Là encore, le Ministre s’est engagé à une prochaine
concertation sur ce sujet.
On le voit, la garde a disparu mais la charge et les missions sont plus que
jamais présentes.
Reste que l’hôpital ne peut ni ne doit se résumer à
un système de veille médicale permanente sur le territoire. Dans
l’urgence, les très insuffisants recrutements qui sont annoncés
ont été ciblés sur la permanence et la continuité
des soins.
S’en tenir là, c’est organiser un système où,
le jour, la clinique et les cabinets libéraux assureront la médecine
et la chirurgie programmée tandis que l’hôpital assurera
les contraintes de la permanence. De nombreux indicateurs confirment que l’on
s’est engagé dans cette voie.
L’activité chirurgicale des hôpitaux a baissé de près
de 5% en 2002. La prise en charge dans les secteurs psychiatriques est souvent
remise en cause pour faire face à la continuité des urgences.
Les exemples sont nombreux pour illustrer cette évolution préjudiciable.
Il n’est que temps de mettre en œuvre un new deal.
Jean-François MATTEI a annoncé que le concept de « l’hôpital
2007 » en serait l’occasion.
Nous nous y engagerons avec volonté et détermination. Nous nous
y engagerons avec l’objectif de promotion de la compétence et de
la qualité, l’impératif de l’indépendance professionnelle
et la grille de lecture de l’intérêt des malades. Mais tout
reste à faire.
Docteur François Aubart,
président de la Coordination médicale hospitalière (CMH)