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Un rapport qui pêche par de graves inexactitudes
par le Dr Marc Angebault, président du SYMHOSPRIV (syndicat membre de la CMH)


Le paragraphe C du chapitre 1 du rapport Domergue intitulé: « la crise serait-elle moins aigus dans les PS PH » prétend résumer en une vingtaine de lignes la situation de la chirurgie dans nos hôpitaux. Ce texte comporte de nombreuses inexactitudes d’analyse, et des affirmations infondées. Comment s’en étonner, puisque que la simple lecture de la liste des personnalités auditionnées brille par l’absence de représentant crédible de notre secteur ; en effet, ni la conférence des présidents de Commissions Médicales, ni le syndicat SYMHOSPRIV n’ont été sollicités. Ceci témoigne soit d’une volonté délibérée de ne pas aborder sérieusement la situation, soit, pire encore, d’un oubli, par incompétence des personnes chargées de préparer ce rapport. La situation des différents hôpitaux privés PS PH et des chirurgiens qui y travaillent est extrêmement hétérogène. Comment, dans ces conditions, en tirer des conclusions communes aux chirurgiens des Centres de Lutte contre le Cancer et à ceux des hôpitaux privés PS PH faisant office de centre hospitalier général. L’affirmation écrite en caractères gras affirmant que «dans tous les cas les chirurgiens sont mieux rémunérées que dans les hôpitaux publics» est une contrevérité notoire et est vécue par nos collègues comme une provocation. On a confondu l’exception avec la règle commune. Il existe en effet quelques très rares cas de praticiens hyper privilégiés (PUPH détachés par exemple !), mais on a oublié par un crains que nos chirurgiens sont la plupart du temps salariés exclusifs et qu’il leur est interdit par contrat d’avoir une activité privée.
Il existe peut-être une organisation plus optimale, une meilleure proximité et une meilleure coordination entre les équipes médicales et administratives dans nos hôpitaux, mais que l’on oublie pas que les praticiens y sont des employés sous « contrat » et non sous « statut » et qu’à ce titre il ne bénéficient pas de la sécurité d’emploi en cas de restructuration et qu’ils sont soumis au droit commun pour les licenciements. Nos chirurgiens, même dans les centres spécialisés, ont des gardes et des astreintes, et leurs conditions d’exercice ne sont pas systématiquement meilleures que celle des praticiens du secteur
public, où, la encore, règne une grande hétérogénéité de situations.
Enfin, le dernier paragraphe de la page laisse entendre que les hôpitaux PS PH « seraient sur dotés » par rapport au Service Public qu’ils assument, tout ceci au conditionnel, sans justification, sans documentation. Comment ne pas s’étonner devant un tableau aussi idyllique que nos hôpitaux aient de la difficulté à attirer de nouveaux praticiens, et qu’au contraire, nombre d’entre eux soient tentés par un départ vers le secteur privé lucratif ou par un retour vers les hôpitaux publics si ce n’est du fait des avantages qu’ils y trouvent en terme de rémunération, de temps de travail, de formation.

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