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Hôpital 2007
les propositions du ministre et les commentaires de la CMH et les commentaires de la CMH
Nous publions ci-dessous les principales propositions du
ministre de la santé Jean-François Mattéi faites dans le cadre
du projet « hôpital 2007 » telles qu’elles sont formulées dans
le dossier de presse. Sur chacun des thèmes détaillés, on lira
en vis à vis les commentaires de la CMH.

Thème : Relance de l’investissement
Le volet investissement du plan « Hôpital 2007 » (6 milliards d’euros d’investissements supplémentaires en 5 ans) prévoit pour 2003 une première tranche de plus d’un milliard d’euros, financée par le Fonds de Modernisation des Etablissements Publics et Privés (300 M€) et la dotation globale des établissements (70M€, assurant le paiement emprunts ou de loyers pour 700M€).
La mise en œuvre de ce plan permet une augmentation de l’ordre de 30 % du volume annuel actuel des investissements hospitaliers publics et privés.


Commentaires CMH
Ce plan concerne le financement des projets architecturaux, le financement des plateaux techniques et celui des projets informatiques.
Il est important en volume mais l’obsolescence de nombreux hôpitaux est inquiétante !


Thème : La Tarification à l’Activité (T2a)
Aujourd’hui, les établissements reçoivent chaque année une enveloppe globale pour assurer leurs missions sans tenir compte de leur niveau d’activité ; avec la Tarification à l’Activité les établissements percevront un budget en adéquation avec leur activité médicale. La tarification à l’activité ne concernera en 2004 que les activités MCO (Médecine, Chirurgie, et Obstétrique). Les Soins de Suite et de Réadaptation le seront en 2005.
A côté du financement à l’activité, demeurera un financement sous forme de dotation pour des « Missions d’Intérêt général et la Contractualisation » (recherche, enseignement, innovations par exemple).
En 2004, tous les établissements publics et privés entreront dans la Tarification à l’Activité, mais de façon progressive.
• Les tarifs seront nationaux et prendront mieux en compte les activités de réanimation, d’urgence, de soins palliatifs, de greffes d’organes, de néonatalogie, et d’hospitalisationà domicile.
• En dehors des tarifs, certains médicaments innovants particulièrement coûteux et certains dispositifs médicaux seront facturés directement, sous réserve de l’application de bonnes pratiques de prescription.
• Il n’existera, dès 2004, plus qu’une seule enveloppe de régulation MCO pour le public et le privé. La régulation nationale se faisant par une négociation prix/volume, sans distinction des secteurs publics et privés.
• En revanche, pour le calcul des tarifs, deux échelles tarifaires seront maintenues : une pour le public et une pour le privé. L’objectif à terme sera d’assurer une convergence de ces deux échelles.
• En 2004, les établissements publics entreront progressivement dans le nouveau système de financement avec une application limitée à 5 ou 10 % de la dotation globale actuelle.
• Pour 2004, la procédure budgétaire actuelle est maintenue La tarification à l’activité s’appliquera au travers des règles budgétaires existantes. Celles-ci ne seront modifiées que pour le budget 2005.


Commentaires de la CMH
La mise en œuvre de la tarification à l’activité est la solution choisie pour sortir du budget global dont chacun s’accorde à reconnaître les limites. Le risque induit porte sur la concurrence plus ou moins sauvage qui peut s’établir notamment entre hôpitaux publics et cliniques. Celle-ci dispose en effet d’une capacité de sélectionner les pathologies et donc d’en conserver que les plus lucratives. Par ailleurs chacun sait que la part du personnel pèse sur les budgets des hôpitaux. Cela n’est pas étonnant puisque le personnel y est plus nombreux, mieux formé et mieux payé… Heureusement en 2004 la CMH (et d’autres) a été entendue et il existera 2 échelles de coûts l’une pour le public l’autre pour le privé limitant un peu le risque de cette dérive concurrentielle. Mais la plus grande vigilance s’impose !


Thème : La simplification de la planification
Le dispositif de planification repose aujourd’hui sur la combinaison de trois instruments principaux, le Schéma Régional d’Organisation Sanitaire (SROS), la carte sanitaire et les autorisations, qui rendent la planification de l’offre hospitalière complexe et peu lisible.
• Aujourd’hui, les autorisations sont délivrées pour des durées différentes selon leur nature : les activités de soins (obstétrique, chirurgie spécialisée, soins de suite, …) pour 5 ans, les équipements lourds (scanner, IRM) pour 7 ans, et les installations (lits de médecine, de chirurgie, d’obstétrique, de
psychiatrie ou de soins de suite) pour 10 ans. Le SROS et la carte sanitaire sont établis pour une durée maximale de 5 ans.
• Par ailleurs, l’élaboration de la carte sanitaire est encadrée par des indices nationaux à l’intérieur desquels sont arrêtés les indices régionaux, qui tiennent peu compte des spécificités régionales. Ces indices limitent le nombre de lits ou d’équipements qui peuvent être autorisés.
Les conséquences dommageables de ce dispositif complexe et rigide ont souvent été dénoncées.


1. La suppression de la carte sanitaire et des indices

Le SROS, renforcé et rénové, devient désormais l’outil central de la régulation de l’offre de soins. C’est dans l’annexe du SROS que figurera la répartition quantitative souhaitable des activités et des équipements par territoire de santé. Cette répartition est arrêtée par l’ARH indépendamment d’un encadrement national.


2. La simplification des autorisations

• L’agence régionale de l’hospitalisation devient seule compétente pour délivrer ou refuser les autorisations.
• La notion d’installation disparaît, pour être intégrée aux activités de soins.
Les calendriers sont harmonisés : toutes les autorisations sont ramenées à 5 ans, conformément à la durée d’un SROS.
• Une contractualisation (sous la forme d’un avenant au Contrat d’Objectifs et de Moyens) accompagne chaque autorisation.
Trois mesures particulières pour les alternatives à l’hospitalisation, la santé mentale, et les soins palliatifs sont également envisagées dans l’ordonnance de simplification
• Les taux de change (nombre de lits à fermer pour créer des places d’alternatives) seront supprimés pour l’ensemble des alternatives àl’hospitalisation.
• Il n’y aura plus deux SROS séparés (un somatique et un psychiatrique), mais le schéma régional de psychiatrie sera intégré comme volet obligatoire des SROS
• Les soins palliatifs deviendront également une thématique obligatoire du SROS.


Commentaires de la CMH
La CMH considère que la planification qualitative et quantitative des activités hospitalières est indispensable. Les critères d’indices lits/population, les autorisations d’équipements sont effectivement obsolètes. Cependant la planification reposant sur la seule autorisation ou interdiction d’activités peut entraîner de graves dérives. C’est dire l’importance de participerà la phase d’élaboration du SROS de 3ème génération qui planifiera ces autorisations.


Thème : Un Conseil d’Administration recentré sur des fonctions stratégiques, d’évaluation et de contrôle

En matière stratégique, il adopterait, sur proposition du Comité de Direction :
• le projet d’établissement, les programmes de santé publique ;
• le projet financier et l’affectation des résultats (budgets, comptes) ;
• le(s) règlement(s) intérieurs ;
• l’organisation interne en pôles d’activité ;
• la nature des contrats entre le Comité de Direction et le chef de pôle ;
• les modalités générales d’intéressement.
En matière d’évaluation, il évaluerait la mise en œuvre du projet d’établissement :
• Il analyserait les écarts entre prévisions et réalisations ;
• Il suivrait les indicateurs de résultat (qualité, gestion).
En matière de contrôle, il disposerait de la capacité :
• De mettre en place un comité d’audit ;
• De demander au Comité de Direction soit directement (en cas d’écart entre les objectifs fixés et les réalisations constatées par exemple), soit à l’initiative du directeur de l’Agence Régionale de l’Hospitalisation, de mettre en œuvre un plan de redressement ;
• De demander au ministre, par l’intermédiaire du directeur de l’ARH, de mettre fin au mandat du chef d’établissement.
Sa composition serait resserrée, autour par exemple de 12 à 18
membres, organisée en trois collèges de même importance :
• Un collège d’élus dont le maire auquel s’ajouterait un élu régional, un élu départemental et un élu de l’agglomération de communes. (Pour les CHU la place des élus régionaux sera plus importante).
• Un collège de personnalités qualifiées nommées par l’ARH dont trois d’entre eux représenterait, respectivement, les usagers, les médecins libéraux, le conseil économique et social
• Un collège de représentants des personnels de l’Etablissement (corps médical et personnel non médical).
Des membres, à titre consultatif, assisteraient aux séances du Conseil d’Administration :
• Le président du Comité de Direction (en charge de la préparation de l’ordre du jour)
• Le Directeur de l’ARH ou son représentant.


Commentaires de la CMH
Ces propositions ne modifient pas les rapports de forces internes. Actuellement les « usagers sont déjà présents et les libéraux représentés parle conseil de l’ordre qui dans cette proposition passe à la trappe. Pour la présidence nous pensons qu’elle doit revenir à un élu : Lorsqu’il s’agit d’un hôpital situé
dans une commune centrant le bassin de population le maire de cette ville est incontournable. Il n’en est pas de même lorsque le bassin de population recouvre plusieurs communes en particulier lorsque la commune la plus importante n’héberge pas l’hôpital. En ce qui concerne les CHR, qu’ils soient CHRU ou non, il parait légitime de proposer le président du conseil régional de préférence au maire dont la position risque d’être moins globale. Restent les villes PLM qui sont toujours un cas particulier plus politique que fonctionnel.


Thème : Un Comité de Direction qui associe l’administration et le corps médical

Sa vocation serait d’assurer la gestion de l’établissement sous l’égide du directeur.
• Il élaborerait le projet stratégique et les programmes de santé publique ;
• Il mettrait en œuvre les orientations validées par le Conseil d’Administration ;
• Il gèrerait les ressources et les dépenses dans le cadre du projet financier,
• Il élaborerait le(s) règlement(s) intérieur(s),
• Il mettrait en place et coordonne les pôles et la contractualisation interne ;
• Il proposerait les nominations de médecins au Ministre par l’intermédiaire de l’ARH, et nomme les chefs de pôle ;
• Il assurerait le pilotage de l’activité à partir d’indicateurs de qualité et de performance communiqués par les pôles d’activité ;
• Il analyserait la qualité du service rendu aux malades ;
• Il gèrerait les risques.
Sa composition serait également resserrée pour le rendre opérationnel.
Seraient membres de droit :
• Le directeur de l’établissement, président du comité de direction et investi de l’autorité hiérarchique au sein de l’établissement ;
• Le président de la CME ;
• Le doyen, dans le cas d’un CHU.
Ces membres de droit devraient pouvoir choisir au sein de l’équipe de direction et des chefs de « pôle » des membres complémentaires (3 dans chacun de ces ensembles). Au total, dans un centre hospitalier, le comité de direction comprendrait ainsi au maximum 8 membres, pour un CHU ce nombre serait porté à 9.


Commentaires de la CMH
L’affaire est d’importance ! Il apparaît que ce comité peut aider à redonner la place légitime à la communauté médicaleà l’hôpital. Tout dépend ensuite des éléments de mise en œuvre qui sont soumis à la concertation. Ce comité serait donc restreint, peut être trop. Cela suppose notamment que les PH, les services et l’ensemble de la communauté hospitalière puissent disposer en particulier au niveau de la CME d’un lieu d’information, de débat et d’intervention.


Thème : Les comités consultatifs et les comités internes
La Commission Médicale d’Etablissement
Le rôle stratégique de la CME serait conforté par une implication plus forte dans la définition de la politique médicale de l’établissement et dans la définition de la formation médicale continue. La CME serait dotée d’un pouvoir d’alerte en direction du Conseil d’Administration. Sa composition
é voluerait vers une représentation fonctionnelle de l’organisation médicale. L’ensemble des responsables médicaux de pôles en seraient membres de droit. Mais, le règlement intérieur prévoirait, le cas échéant, une représentation complémentaire. La fonction de président de CME serait indemnisée, et le temps médical correspondant à sa charge serait compensé.
Le comité technique d’établissement
Le CTE (comité technique d’établissement) devrait être conforté. Son rôle et sa composition demeureraient inchangés, mais on pourrait envisager, en cas dérive de l’établissement, de le doter d’un pouvoir d’alerte auprès du conseil d’administration.
Les autres comités internes
L’organisation et la mission de l’ensemble des comités internes de l’établissement devraient être revues, afin d’en limiter le nombre et en simplifier le fonctionnement. Il y a aujourd’hui trop de comités, (le CLUD pour la douleur, le CLIC pour les personnes âgées, le CLIN pour les infections nosocomiales, le comité des risques, d’hémovigilance, de matériovigilance, les 3C, la commission des gardes, etc.).


Commentaires de la CMH

La CME doit être et rester le lieu d’information, de débat et de représentation de la communauté médicale. Toutes les spécialités doivent y être représentée. La représentation doit comporter les responsables de services et de pôle comme celles des non chefs de service. La CME doit être large sans être pléthorique. Elle doit être un lieu démocratique essentiel. La proposition actuelle qui renvoie au règlement intérieur une grande part de sa composition n’est pas satisfaisante. La Présidence ne saurait donner lieu à indemnisation. Par contre le temps médical correspondant doit être donné au service d’où vient le président de CME.


Thème : Une organisation interne simplifiée avec des pôles d’activité responsables
Le nouveau principe de l’organisation interne de l’hôpital devrait être la liberté d’organisation. L’hôpital devrait choisir le mode d’organisation qu’il jugerait le plus adapté et développerait des modalités de contractualisation interne. Sous la terminologie de « pôle » ou de « service », en un sens élargi du terme, serait désormais regroupé l’ensemble des organisations actuelles (services, département ou fédérations). Les établissements seraient incités à une refonte en profondeur de leur organisation interne et à une responsabilisation des chefs de « pôle ».
Le contrat conclu entre le « pôle » et le comité de direction pourrait comprendre une véritable délégation de gestion au responsable de pôle en tant qu’ordonnateur secondaire ; ce qui veut dire qu’il disposerait de la capacité d’engager certaines dépenses et recettes. Il pourrait par exemple décider des achats pour son « pôle » de matériels médicaux, d’informatiques, de consommables, voire de médicaments. Les termes de cette délégation seraient fixés par le règlement intérieur de l’établissement et prévus dans le contrat entre le « pôle » et le comité de direction. Le responsable de ce « pôle », serait un médecin désigné par le Comité de Direction après avis de la CME. Il serait assisté dans ses fonctions par un encadrement infirmier et
par un encadrement administratif. Il gèrerait opérationnellement l’activité de « production de soins » de son « pôle ». En charge de l’ensemble du « staff » administratif, paramédical et médical de son « pôle ». Il exécuterait le budget du « pôle », Il assurerait les affectations et la gestion du personnel au sein du « pôle ». Il suivrait et évaluerait l’activité du « pôle » à partir d’indicateurs budgétaires et d’indicateurs de qualité et de performance.
La fonction de responsable de pôle donnerait lieu à une indemnité spécifique, et à une compensation du temps médical utilisé.


Commentaires de la CMH
Ces propositions soulèvent 2 discussions principales : celle du découpage des structures médicales et celle des contrats. Il est vrai que le nombre des services médicaux a parfois augmenté de façon trop importante créant cette balkanisation parfoisé vidente. Mais si nous partageons l’objectif du redimensionnement nous pensons que le service doit persister comme référence de l’organisation interne. Le Ministre admet lui-même préférer cette terminologie à celle de pole. De toute façon l’important est que la compétence prévale en terme de choix de responsable de structure. L’autorité de ce responsable ne peut être acquise que par la reconnaissance de sa compétence. Celle ci doit porter sur la gestion et la compétence médicale et scientifique. Le Directeur ou le conseil d’administration par nature incompétents sur ce champs de compétence ne peuvent disposer d’un droit régalien de nomination des responsables de structures. La encore, si les instances locales doiventê tre acteurs incontournables, la validation par le Ministre
l’est tout autant. S’agissant du contrat liant le pôle ou le service au Directeur, il ne saurait pour nous se réduire à un contrat comptable. Pour
être acceptable le contrat doit être aussi et d’abord qualitatif, fixant des objectifs de qualité impliquant la responsabilité médicale.


Thème : Une simplification de la nomination et de la gestion des Praticiens Hospitaliers (PH)
Simplification de la procédure de nomination des PH.
Le Ministre demeurerait l’autorité de nomination avec une possibilité de délégation de signature au directeur de l’ARH. Les postes de praticiens hospitaliers ne seraient plus soumisà autorisation de l’ARH. Les postes seraient créés par l’établissement lui-même au vu de ses besoins et de ses moyens ; moyens qui dépendront à terme de son activité, et donc des choix qu’il opèrerait. L’absence d’autorisation administrative pour les postes permettrait une publication au gré des besoins tout au long de l’année des profils de postes recherchés par l’établissement. L’accès à la liste nationale d’aptitude devrait être simplifié. Un accès de droit, peu après la délivrance du diplôme d’études spécialisées, à la sortie du clinicat ou après une période de post-internat, pendant un laps de temps limité, devrait être étudié. Une fois inscrit sur la liste d’aptitude, un praticien hospitalier pourrait répondre
à toute publication de profil de poste, en se présentant dans le « pôle » concerné. Après avis du responsable de « pôle », la candidature serait adressée à l’ARH par le comité de direction pour nomination par le ministre. Des procédures de recours pour les candidats non retenus par le comité de
direction seront bien sûr prévues.
Modernisation de la gestion des PH.
Un Centre National de Gestion, serait placé auprès du ministre, en dehors de l’administration centrale. Il aurait notamment vocation à tenir à jour la liste d’aptitude, publier en temps, et suivre la carrière des praticiens. Enfin, une position « hors cadre » assurerait une plus grande fluidité pour les praticiens souhaitant une mobilité, et permettrait de trouver facilement des solutions transitoires dans certaines situations délicates.


Commentaires de la CMH
Pour nous le problème des nominations de Praticiens hospitaliers est essentiel. En effet, nous voyons dans le montage actuel, résultat de près de 20 ans d’équilibrages divers d’aller et retour de réformes de contre réformes, un équilibre à peu
près équitable et pragmatique. Il s’agit du trépied :1) - le concours de Praticien Hospitalier - 2) - les nominations de Praticiens Hospitaliers par le Ministre après avis des Paritaires 3) - maintien de la nomination des Chefs de service ou de pôle par le ministre. En ce qui concerne le concours nous estimons qu’il reste nécessaire du fait qu’il s’agit en fait d’une entrée dans un véritable métier qu’est le métier de médecin hospitalier et non pas une simple qualification. En ce qui concerne les nominations proprement dites de Praticien, il faut savoir que si c’est le ministre qui nomme cela se fait après avis des Commissions Nationales Paritaires de la profession, instancesé lues démocratiquement. Le ministre a donc toute l’attitude pour nommer les médecins sur avis d’expérience des collègues qui connaissent les candidats et avis de compétence : les instances nationales électives. Qu’on ne s’y méprenne pas, loin d’être un point de détail cette disposition met en jeu toute l’indépendance de la profession par l’intermédiaire de la remise en cause de sa colonne vertébrale hospitalière : l’indépendance des praticiens responsables médicaux et la promotion de la compétence. Les nominations par voie locale de ces personnels seraient la porte ouverte aux carrières sur place et tout le pouvoir aux combinaisons. Le maintien de cette clause (les nominations nationales) est une condition sine qua non pour maintenir à l’hôpital les plus compétents et les plus motivés de nos confrères. La CMH qui a fait de ce point un préalable, semble avoir été entendue par le Ministre. Mais restons vigilants !


Thème : Une simplification de la nomination et de la gestion des directeurs d’établissements
Simplification de la procédure de nomination
Le Ministre demeurerait l’autorité de nomination pour les chefs d’établissement avec une possibilité de délégation de signature au directeur de l’ARH.
Les directeurs adjoints, cadres de direction des établissements hospitaliers n’ayant pas la responsabilité de chefs d’établissements, seraient recrutés directement par le directeur de l’établissement (après publication du poste).
Pour les Chefs d’établissements, après définition, par le Conseil d’Administration, d’un profil de poste, les candidatures seraient examinées par le Conseil d’Administration après publication de la vacance de poste par le Centre National de Gestion. En vue de la nomination, le Conseil d’Administration transmettrait ensuite son avis au Ministre.
Les postes seraient publiés au gré des besoins et non à date fixe, aucun poste de directeur d’hôpital ne pouvant être pourvu sans avoir fait l’objet préalablement d’une publication.
Modernisation de la gestion.
Un Centre National de Gestion, serait placé auprès du ministre, en dehors de l’administration centrale.
Il assumerait les tâches de gestion opérationnelle :
• Publication des postes en temps réel (à la fois les postes de directeurs adjoints et les postes de chefs d’établissement) en utilisant les outils modernes de communication et de diffusion de l’information (site Internet)
• Gestion des positions « hors cadre » ;
• Définition et mise en œuvre d’une méthodologie d’évaluation des directeurs d’hôpitaux ;
• Suivi des carrières et des évaluations.
La création d’un groupe ad hoc de 200 à 300 personnes, serait destinée à alimenter obligatoirement les postes de chefs d’établissement des 200 plus gros hôpitaux de France, classés en emplois fonctionnels. Ce groupe serait alimenté par des profils de nature diverse (principalement corps des directeurs d’hôpitaux, mais également candidats externes) faisant l’objet d’une sélection par une commission d’habilitation de façon transparente,
objective et professionnelle, pouvant préconiser le suivi d’une formation adaptée à certains candidats. L’appartenanceà ce groupe aurait une durée déterminée.
Une évaluation des directeurs modernisée.
L’évaluation des directeurs serait confiée aux directeurs d’ARH et menée selon des procédures professionnelles et une méthodologie élaborée par le Centre National de Gestion, en charge également du respect de cette méthodologie et du suivi desé valuations.

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