point de vue
... l’optique générale
est de favoriser le travail
et le dynamisme ; c’est bien ! ...
par le Dr Michel Bussone, chirurgien au CH d’Etampes,
vice-président de la Conférence Nationale des présidents
de CME
Sur la recomposition
hospitalière : Le décloisonnement public-privé est
certainement intéressant
mais pas dans n’importe
quelles conditions. Des possibilités
existent déjà (Unités
d’Hospitalisation à usage libéral,
anciennes cliniques ouvertes)
qui ont pour but l’exercice
d’une activité ou l’utilisation du
gros matériel laissant à chacun
son autonomie et sa façon
d’exercer. Mais l’irruption sauvage
de praticiens du privé,
pour quelque cause que ce soit,
doit être discutée au cas par cas,
sans reclassement outrancier.
Pour le décloisonnement entre
les hôpitaux, des discussions
avec les autres Présidents de
CME montrent que la complémentarité simple entre deux établissements
est très difficile
et le sera encore plus sur des
transferts d’activité avec la
nouvelle tarification.
Le nouveau visage du
Groupement de coopération
sanitaire peut être discuté,
mais nous n’avons pas à l’heure actuelle suffisamment
d’arguments sur sa définition
pour juger.
A propos des investissements
immobiliers : l’intention est
bonne et s’appuie sur des arguments
de vétusté et de nécessité,
mais si la somme paraît
importante, combien de réalisations
pourront être faites ?
Sur le remodelage
de la gestion interne
et la tarification à la pathologie : La simplification
des marchés
publics paraît une excellente
chose. Concernant
la tarification à la pathologie :
l’idée paraît très bonne, mais
il va exister des difficultés
d’application au départ en
raison de problèmes informatiques.
Il faudra également un
travail de sensibilisation des
médecins dans chaque établissement.
Il est prévu
d’avancer progressivement, ce
qui paraît sage. L’écueil serait
les dérives vers un activisme
forcené, mais des gardes-fous
devraient permettre de l’éviter.
Un coefficient de correction,
théoriquement prévu,
rendrait le projet plus juste.
Mais la question est :
qu’arrive-t-il si un établissement
ne fait pas assez d’activité,
et surtout si au contraire
il progresse trop ?
Sur la mission d’aide pour
l’expertise : C’est une très bonne initiative
et on connaît le sérieux
d’Elisabeth Beau mais la mission
pourra-t-elle répondre, y
compris financièrement), aux
demandes très nombreuses.
Sur le pilotage hospitalier
dit « gouvernance » : La commission médicale
d’Etablissement garde la maîtrise
de la politique médicale,
ce qui devrait déjà être le cas,
sinon c’est qu’on ne lui permet
pas de jouer son rôle.
Le plan de FMC est important
mais difficile à mettre en place
car cela revient à une commission
transversale. Je suppose
qu’elle pourra toujours donner
son avis sur le recrutement des
médecins car cela ne semble
pas précisé.
Sur le comité de direction : Le Président de la CME n’est
pas un « directeur bis » mais le
directeur ne doit pas être le
seul décideur : il doit s’agir
d’une véritable équipe constituée
de partenaires et pas un
simulacre de concertation. Il
faudra bien différencier la CME
et la représentation médicale
au comité de direction : faut-ilécarter les responsables de
pôles des comités afin qu’ils ne
souffrent pas de la dualité liéeà
leur fonction ? Sinon, il faudra
donner des précisions sur
le droit d’alerte, car le CA peut
alerter, le CTE pourrait alerter,
mais que fera la CME : serait-elle
irresponsable ?
La simplification
de l’organisation interne :
Les responsables de services
ou de pôle recevraient un intéressement,
cela peut ne pasê
tre une mauvaise idée,
compte tenu du travail supplémentaire.
Le médecin est gestionnaire,
pourtant le médecin ne doit
pas être un expert-comptable
mais un responsable réagissant
effectivement en gestionnaire
par rapport aux données fournies
par l’administratif qui«
pourrait « l’assister (ceci
devrait déjà être fait pour les
services médicaux entretenant
des rapports réguliers avec les
services financiers) ; c’est un
des aspects de la démarche
qualité.
Le Staff administratif du service
ou du pôle suit la progression
des dépenses et essaie d’expliquer
les dérives éventuelles ; il
prend les décisions contractuelles
pour y remédier voire anticiper.
Le Staff paramédical n’est-il
pas déjà représenté par les
conseils de service ?
Et en ce qui concerne les Staffs
médicaux, ils devraient déjàê
tre en place.
Donc, dans ces propositions, y
a-t-il vraiment des nouveautés
par rapport à ce qui devrait être fait actuellement et
demandé dans la démarche
qualité ?
Cette organisation laissée au
choix des hôpitaux rendra la
tâche plus facile pour les petits établissements. L’intéressement
peut être dynamisant ; médecins
et non médecins sont-ils
restés dans le service public
pour se reposer ?
Enfin, un élément important est
représenté par la possibilité pour le responsable du pôle
ou du service de l’affectation du
personnel et de sa gestion -
cette notion paraissant être un
peu trop oubliée actuellement
au niveau de certaines directions
administratives…
Sur les statuts des PH :
Il est prévu qu’ils doivent être
nommés par le Ministre et pouvoir
répondre à des publications
plus rapprochées, c’est
très bien également.
La création de postes (dans les
limites budgétaires évidentes)
ou la modification de l’attributionà
une spécialité sans autorisation
est un bon moyen de
dynamiser les hôpitaux.
L’amélioration de la gestion
des situations délicates est une
excellente initiative, car elles
ne manquent pas… et les solutions
sont très longues voire
impossibles à obtenir.
En conclusion : Beaucoup d’idées
et de réflexions sont à creuser
ensemble bien que certaines
reprennent des critères déjà formulés autrement.
L’optique générale est de favoriser
le travail et le dynamisme ;
c’est bien !
Un gros travail psychologique
devra être fait auprès des
médecins, car l’adaptation ne
sera pas facile.
Enfin le service public doit le
rester, en s’adaptant aux nouvelles
données.
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