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INTRODUCTION
Les groupes de travail sur le thème de la chirurgie ont été
mis en place en mars 2001 dans le cadre du protocole d'accord du 13
mars 2000 entre les syndicats de praticiens hospitaliers et le Gouvernement.
Le travail a été organisé autour de deux thèmes
et donc de deux groupes : l'organisation graduée et coordonnée
des soins en chirurgie, la chirurgie ambulatoire.
Aux partenaires initiaux, ont été associés des
représentants institutionnels (CNAMTS, FHF, FEHAP, Conseil
National de l'Ordre des Médecins, Conférences, etc.),
mais il convient de souligner dans ce propos liminaire que cette réflexion
sur la chirurgie a été largement conduite à partir
d'un accord qui concernait les seuls hôpitaux publics et plus
particulièrement les praticiens hospitaliers. Dans ces conditions,
la problématique de la chirurgie à l'hôpital public
ne pouvait qu'être dominante, même si l'organisation et
la place de la chirurgie dans le secteur libéral inter-réagissent
avec le secteur public. La question ne peut, au bout du compte, qu'être
examinée de manière globale.
Le groupe ne s'est reconnu aucune légitimité pour porter
un jugement ou formuler des recommandations sur l'organisation interne
des cliniques privées ou sur leur évolution. En revanche,
il s'est sérieusement interrogé sur les conditions et
les obstacles pour organiser complémentarités et coopérations.
Les représentants professionnels et institutionnels du groupe
ne souhaitent pas que le document se borne à être un
nème rapport sur la chirurgie mais attendent qu'il initie des
propositions partagées et concrètes pour mettre en uvre
à court terme un plan chirurgie.
I - FACTEURS D'ANALYSE DE LA
MUTATION DE LA CHIRURGIE HOSPITALIÈRE
L'activité chirurgicale va connaître dans les toutes
prochaines années une mutation considérable. Cela peut
n'être pas sans conséquence sur la qualité et
la sécurité des soins, l'accessibilité pour les
usagers, les inégalités intra régionales et plus
encore inter régionales.
1°) L'évolution démographique
La crise démographique actuelle en chirurgie et en anesthésie
suppose d'analyser l'évolution des effectifs mais aussi leur
répartition et leur distribution. Il est également nécessaire
d'identifier les équilibres utiles entre générations
et statuts correspondants.
a) Effectifs
Cette question ne concerne pas seulement l'effectif des chirurgiens,
mais la démographie de tous les professionnels concernés.
Par exemple, les difficultés de recrutement des médecins
anesthésistes-réanimateurs vont influer de manière
au moins aussi importante sur la capacité de survie des activités
chirurgicales dans un certain nombre d'établissements (voir
tableau en annexe).
De la même façon, même si les professions paramédicales
(I.A.D.E., I.B.O.D.E notamment) seront peut-être moins touchées,
ou moins longtemps, par les difficultés de recrutement, on
ne saurait exclure que certains établissements publics ou privés
soient confrontés à des situations délicates.
Les études de la DREES sont à cet égard rassurantes,
passée la phase d'adaptation à la réduction du
temps de travail .
L'évolution plutôt à la baisse des effectifs de
chirurgiens va se trouver accentuée par un phénomène
déjà patent, celui de la spécialisation. Les
chirurgiens ayant une capacité à effectuer des actes
"généraux", même s'ils ont une spécialisation,
vont partir à la retraite dans les 10 à 15 ans à
venir. Or, les chirurgiens plus jeunes n'auront sans doute ni la capacité
ni la volonté d'exercer une fonction généraliste.
Les hôpitaux qui fonctionnent avec 2 ou 3 chirurgiens, de spécialités
différentes, mais capables de prendre des gardes générales,
risquent de ne pouvoir survivre en l'état. Il convient donc
d'anticiper par des réorganisations adaptées de l'activité
chirurgicale, les risques d'arrêt brutal de fonctionnement liés
à des départs ne pouvant être remplacés,
du moins pas à l'identique.
Le groupe de travail ne souhaite pas reprendre en détail les
travaux nombreux et pertinents sur le sujet. Quelle que soit l'importance
de la baisse des effectifs de chirurgiens et d'anesthésistes-réanimateurs,
et même si les corrections de trajectoire ont des effets rapides,
à structuration constante, on risque d'assister à une
disparition importante de sites chirurgicaux dans les années
à venir.
C'est pourquoi le groupe souligne la nécessité, parmi
d'autres mesures, de réouvrir des filières de reconversion
pour permettre:
- un raccourcissement de l'inertie du système actuel
- une meilleure adéquation des spécialistes à
la demande de la population
- à des médecins démotivés dans l'exercice
de leur spécialité d'en changer et de retrouver le dynamisme
- d'agir sur la formation continue
b) au-delà des effectifs toutes les analyses
convergent pour souligner les anomalies de distribution et de répartition
des professionnels concernés entre le secteur hospitalier public
et le secteur privé
c) la réanimation des flux et des effectifs justifie
une réflexion sur les flux de jeunes spécialistes (nombre
de D.E.S., fonction et statut " junior ")
2°) Les exigences de sécurité
Nombre d'hôpitaux ont encore, aujourd'hui des difficultés
pour respecter toutes les normes en matière de sécurité.
L'absence de volonté peut exister, mais le plus souvent l'absence
de moyens est déterminante. Le respect de la sécurité
anesthésique, la conformité des blocs opératoires,
les normes de qualité en matière de stérilisation
ont besoin d'être renforcés et validés. La difficulté
de trouver les hommes pour répondre aux prescriptions réglementaires
n'est pas le moindre des problèmes.
Ce point poussera également à des restructurations venant
s'ajouter à la seule considération démographique.
3°) Les évolutions technologiques
L'apparition de technologies nouvelles, notamment l'assistance par
ordinateur, mais aussi le développement de techniques substitutives
à la chirurgie traditionnelle qui requièrent néanmoins
des compétences pluri-professionnelles et des matériels
lourds, vont renchérir le coût des équipements
mais aussi des collaborations (informaticiens, physiciens, etc.) nécessaires
à l'activité chirurgicale (on trouvera en annexe des
éléments de l'exposé du Pr MERLOZ sur l'évolution
technologique en chirurgie).
D'ores et déjà, le nombre de salles d'opération
chaque jour en situation de fonctionner est sans doute surdimensionné
en France, avec d'importants coûts fixes (matériels,
frais de personnel, énergie, etc.), si les coûts doivent
être renforcés par des matériels nouveaux, utiles
mais chers, et assistés par des techniciens de haut niveau,
on sera obligatoirement conduit à une concentration des moyens
et à une optimisation de leur utilisation. Cet effort de rationalisation
doit s'accompagner d'un volet d'investissement dédié
à l'innovation technologique abondant le plan chirurgie.
Ce troisième élément, après les deux premiers,
pousse à regrouper les moyens qui seront, sinon, insuffisants,
pas seulement en capacité de financement mais plus encore en
hommes formés pour faire face.
logique en matière d'assistance opératoire. "]
4) formation et évaluation professionnelle
La nécessaire reconnaissance des professionnels constituant
" l'équipe opératoire " est justifiée
par les compétences et les responsabilités particulières
requises. Une telle reconnaissance a aussi ses exigences, en particulier
celle de l'évaluation des pratiques professionnelles. L'évaluation
n'est pas dans la tradition hospitalière. Sa promotion suppose
d'en partager les objectifs avec la communauté hospitalière
concernée.. Tout comme l'accréditation ne doit être
confondue avec la planification ni avec le financement, l'évaluation
des pratiques professionnelles est un concept qui est liée
à l'amélioration de la qualité en lien avec la
formation initiale et la formation continue. L'expression de ce préalable
est indispensable pour engager les professionnels dans une démarche
qui ne doit pas être ressentie comme un contrôle externe
plus ou moins inquisiteur. L'évaluation des pratiques ne doit
pas être non plus une affaire catégorielle, prétexte
au maintien d'un statu quo préjudiciable.
L'évaluation des pratiques doit donc être réalisée
par les professionnels selon des principes d'indépendance et
de transparence acceptés par tous. Il doit s'agir d'un véritable
dialogue interne et externe dont le but est l'amélioration
de la qualité.
Les procédures pourraient être schématisées
de la façon suivante :
* L'auto-évaluation est le mode d'engagement dans la procédure.
Cette auto-évaluation concerne les individus et les équipes.
En effet, notamment en chirurgie, la qualité globale est le
fruit de l'agrégation des pratiques individuelles. L'évaluation
doit donc comporter des indicateurs à la fois individuels et
transversaux.
Cette auto-évaluation doit être établie sur la
base d'un référentiel. Ce référentiel
doit être commun par grandes spécialités. Il doit
être établi par les sociétés savantes,
le cas échéant en relation avec l'ANAES. Le référentiel
doit décrire une évaluation des formations, une évaluation
des pratiques, une évaluation de la morbidité associée
notamment.
Cette auto-évaluation doit faire l'objet d'une réflexion
transdisciplinaire à l'instar de la cancérologie qui
organise, dans le respect du colloque singulier, une mise en commun
des compétences avec une synthèse écrite des
procédures.
* Cette auto-évaluation doit être l'occasion d'un dialogue
externe. Ce dialogue, bien distinct d'un contrôle externe, doit
être strictement professionnel et animé par les sociétés
savantes. Il exige un partage des informations et donc des moyens
appropriés. Le dialogue externe doit également s'appuyer
sur les objectifs, la production et la légitimité de
l'ANAES. D'ores et déjà, celle-ci s'est engagée
dans des procédures d'évaluation des pratiques professionnelles
et peut donc disposer d'une expertise reconnue.
* Le développement d'une telle pratique d'évaluation
suppose la mise en commun et la communication d'outils nouveaux notamment
informatiques. Chacun s'accorde pour souligner l'importance des moyens
mis en commun pour, au plan national ou régional, assurer le
partage des informations et de la logistique nécessaire.
Au total, une très succincte esquisse de la procédure
pourrait être résumée de la façon suivante
: auto-évaluation individuelle et collective locale sur la
base d'un référentiel établi par les sociétés
savantes et une participation éventuelle de l'ANAES, analyse
locale de cette auto-évaluation en favorisant les pratiques
interdisciplinaires et inter-spécialités, dialogue externe
sur la base de l'auto-évaluation réalisant une certaine
labellisation des pratiques avec implication des sociétés
savantes et de l'ANAES. Des moyens dédiés à cette
évaluation doivent être dégagés permettant
de développer les circuits d'information et de communication.
Cette labellisation pourrait à terme être périodique.
5) La naissance de la notion d'équipe opératoire
Le groupe est attaché à promouvoir la notion d'équipe
opératoire.
Nos concitoyens doivent savoir qu'avec l'équipe médicale
et paramédicale qui les accueille et les prend en charge, existe
une organisation interprofessionnelle de plus en plus complexe qui
rassemble l'infirmière anesthésiste, l'infirmière
de bloc opératoire, les professionnels de l'hygiène
et de la stérilisation mais aussi et de façon de plus
en plus intriquée, le spécialiste d'imagerie médicale,
l'anatomo-pathologiste, l'ingénieur biomédical, l'informaticien,
etc.
Nul ne conteste qu'un malade s'adresse d'abord à un chirurgien
et que là est la relation initiale déterminante. Mais
le caractère pluridisciplinaire va aussi vite lui apparaître
à travers sa relation avec l'anesthésiste - réanimateur
qui va le rencontrer dès la consultation pré-anesthésique
ainsi qu'avec tous ceux qui vont être acteur autour de l'opéré.
La culture hospitalière doit parfaire sa capacité à
dominer cette complexité par une maîtrise de l'organisation
qui soit réellement interprofessionnelle, qui économise
le temps de tous et qui optimise l'utilisation de moyens coûteux.
L'exemple de la chirurgie ambulatoire (voir ci-dessous) est assez
démonstratif.
6) Activité chirurgicale et distribution public-privé
En 1999 (source : Etudes et Résultats n° 118 juin 2001),
le nombre total de séjours chirurgicaux a été
(en milliers) de 5 069 dont 1 747 dans le secteur public (34,5 %),
302 dans le secteur privé sous dotation globale (6 %), 3 020
dans le privé sous OQN (59,5 %).
Par rapport à 1998, le nombre de séjour est en augmentation
de 0,5 % dans le public (respectivement : - 0,2 en hospitalisation
de plus de 24h, + 3,8 % en hospitalisation de moins de 24h), dans
le privé sous D.G. : - 2,4 % (respectivement : - 3,8 % et +
3,7 %), dans le privé sous OQN : + 2,4 % (respectivement :
+ 0,5 % et + 7,3 %).
Toutefois l'analyse des données du P.M.S.I. montre clairement
que le secteur public assure en terme de poids moyen du cas traité,
des prises en charge plus lourdes et plus coûteuses (+30% en
chirurgie - source F.H.F.). Ce fait est confirmé par une durée
d'hospitalisation plus longue puisqu'à la différence
du nombre des séjours, le nombre de journées d'hospitalisation
est beaucoup plus équilibré (en 2000 : établissements
publics 46,5%, établissements privés P.S.P.H. 7,2%,
établissements privés sous O.Q.N. 46,3%)
Globalement le secteur privé sous OQN assure la majorité
des séjours et le plus souvent en chirurgie programmée.
Le nombre d'actes assurés par le secteur privé est de
65 % du total.
On assiste donc à un affaiblissement relatif du secteur public
qui se concentre d'ailleurs et par nécessité largement
sur l'activité d'urgence.
Cette évolution a l'inconvénient de couper l'activité
chirurgicale en deux parties sans osmose : le programmé dans
le privé, l'urgence dans le public, ce qui est porteur de moindre
qualité globale car le savoir-faire des deux secteurs s'en
trouvera affecté. Elle n'est pas souhaitable et il convient
d'empêcher son développement.
7) L'impact de la réduction du temps de travail
La mise en uvre de la réduction du temps de travail s'accompagne
de la mise aux normes européennes de la garde sur place, pour
les médecins comme pour les paramédicaux, qui devient
travail effectif.
A titre d'exemple, pour assurer la présence sur place d'une
I.A.D.E. (cf. organisation de nombreux hôpitaux moyens) chaque
nuit de 18h à 8h, le samedi après-midi (12h - 18h) et
le dimanche (8h - 18h), le temps annuel de travail cumulé (y
compris 10 jours fériés) ressort à plus de 6
000 h soit 4 équivalents temps plein.
Le même phénomène va se produire pour les médecins
- anesthésistes, les différentes spécialités
chirurgicales donnant lieu à présence sur place, les
I.B.O.D.E.
Les représentants des praticiens hospitaliers soulignent que
pour respecter la nouvelle réglementation, les effectifs des
équipes assurant la permanence médicale devront être
au minimum de 6 à 7 médecins pour assurer une présence
permanente et 4 pour assurer une astreinte.
Non seulement le coût des organisations actuelles sera, toutes
choses égales par ailleurs, très élevé
mais, de plus, il est vraisemblable qu'on ne trouvera pas les professionnels
formés pour faire face.
Dans ces conditions, les équipes mobilisées pour assurer
l'urgence chirurgicale à l'hôpital devront vraisemblablement
être regroupées. Ce qui pose la question de la pérennité
d'un certain nombre de services et, sans doute parallèlement,
la question du fonctionnement et de l'autorisation de certaines U.P.A.T.O.U.
Cette situation exigera sans doute que des S.A.U. mutualisent des
moyens chirurgicaux notamment la nuit.
8) Définition de la problématique résultant
de cet état des lieux :
Le maintien du statu quo est impossible. En laissant les choses en
l'état, on sera conduit au vu de toutes les considérations
qui précédent à une évolution très
rapide - et que le groupe juge très négative - de la
chirurgie en France :
*Une répartition des tâches entre public et privé
qui couperait les disciplines principales en 2 (ce qui est programmable
; ce qui est urgent ou à lourde technicité) et qui sera
facteur de régression globale de la chirurgie.
*Une quasi-impossibilité de beaucoup d'établissement
et, pas toujours et seulement les très petits, à assurer
la continuité des soins et l'urgence chirurgicale faute de
disposer des hommes, sauf à s'abstraire de toute considération
de sécurité et de conditions de travail.
*Une redistribution aléatoire de l'organisation par disparition
inappropriée de structures mettant à mal l'accessibilité
aux soins et l'aménagement du territoire.
Le groupe estime qu'une solution passe par le refus de l'illusion
que des moyens supplémentaires suffiront (notamment du fait
de l'évolution démographique) mais aussi par le souci
d'éviter une concentration massive de la chirurgie dans quelques
sites et de maintenir, dès lors que cela est compatible avec
sécurité et qualité, des structures de proximité
dont le rôle doit être très précisément
défini et encadré.
II) LES BASES D'UNE ORGANISATION GRADUÉE
ET COORDONNÉE
1) un " plan chirurgie " régional
Pour faire face aux évolutions et aux contraintes rappelées
en première partie, l'idée de base qui a présidé
aux travaux du groupe est de repenser l'organisation des soins en
chirurgie à l'échelle d'un territoire. En effet, sur
la base actuelle de la structuration hospitalière et médicale
en établissements, une organisation territoriale graduée
et coordonnée des soins chirurgicaux peut avoir des effets
pervers en terme d'organisation médicale. Il est en effet probable
qu'une telle organisation suscitera la désaffection des compétences
chirurgicales pour les établissements supposés se "
contenter " d'un niveau de chirurgie de proximité. Par
ailleurs, de telles structures auraient vocation à entretenir
des moyens parfois en décalage avec les recrutements. Enfin
elle peut être contestable en terme d'accès aux soins.
C'est pourquoi le groupe estime qu'il convient de repenser l'organisation
de la chirurgie dans un cadre unifié à l'échelle
d'un territoire que nous définirons ci-après.
Il s'est appuyé sur les expériences d'organisation territoriale
et les méthodes d'analyse de l'activité chirurgicale
qui ont été tentées lors de la préparation
du S.R.O.S. de 2e génération. Trois régions sont
venues exposer leur méthode : l'Île de France, la Bourgogne
et le Centre. Dans tous les cas, il s'agit d'une approche extrêmement
pragmatique, parfois rustique [proposition de la conférence
des DG de CHU : " supprimer " parfois rustique "],
mais qui a l'avantage de systématiquement reposer sur des concertations
avec les acteurs de terrain. Le groupe a donc décidé
non de recommander une méthode rigide et une approche uniforme
de la question mais de préconiser un système d'information
de base cohérent (par exemple à partir des travaux de
la DREES fondés sur les données PMSI retravaillées)
afin que les Agences Régionales avec ces outils élaborent
une méthodologie adaptée au terrain, fassent un état
des lieux quantitatif et qualitatif, et établissent au plus
tard dans le S.R.O.S. de 3e génération, dont la préparation
devrait commencer dès 2002, un volet obligatoire qu'on pourrait
appeler " plan chirurgie " dont certains aspects
pourraient être anticipés en fonction des situations
régionales susceptibles de se dégrader rapidement.
2) définir des " bassins de santé "
Un maillage efficace du territoire impose le repérage des différents
bassins de population. Cela " consiste à définir
des territoires à partir de critères scientifiques pour
aboutir à des espaces les plus homogènes possibles du
point de vue du phénomène que l'on cherche à
observer et sur lequel on cherche à agir. Il peut s'agir d'une
approche quantitative " à plat " qui fonde souvent
les notions de planification (notion d'indice, vision normative d'un
modèle sanitaire classique pyramidale avec tel type de service
par millier d'habitants)
Mais les découpages peuvent
aussi être construits en intégrant une dimension plus
dynamique et plus spécifique, correspondant aux habitudes,
comportements, déplacements dans l'espace des populations "
.(Extrait de " Quel système de santé à l'horizon
2020 ? Rapport préparatoire au schéma de services collectifs
sanitaires - Ministère de l'Emploi et de la Solidarité
-DATAR - CREDES). Ce territoire peut ne pas correspondre aux découpages
administratifs. Il s'agit donc là, de déterminer
les cadres territoriaux cohérents et souples dans lesquels
s'inscrira une organisation graduée de chirurgie polyvalente
alliant proximité et sécurité.
Concrètement, cette analyse reprend, tout d'abord, les données
de l'INSEE : bourgs attractifs, flux migratoires : lieux de vie, lieux
de travail, comportements des consommateurs, sociologie, données
démographiques et épidémiologiques
Puis l'étude doit permettre de repérer les pratiques
des populations en matière de recours aux soins, le but n'étant
pas, toutefois, la pérennisation systématique des structures
de soins existantes .(Construction des " Bassins de santé
" proposée par E Vigneron). Le PMSI sera alors utilisé.
Cela permet de vérifier les flux, les activités des
structures et leur attractivité.
Le groupe n'a pas souhaité aller plus avant dans les préconisations
puisqu'il appartiendra à chaque région et à chaque
agence avec son réseau de définir la méthode
à retenir qui lui paraîtra la mieux adaptée au
terrain et la plus transparente pour l'ensemble des acteurs. On trouvera
en annexe un document sur la méthode d'approche de ces questions
qui a été mise au point dans la région Rhone-Alpes
et qui paraît être un instrument transposable dans d'autres
régions, avec une réserve pour les conurbations de grande
taille telles que Paris, Lyon, Marseille ou Lille.
En tout état de cause, c'est pour un " bassin de population
" ou " bassin de santé " (voire dans certains
cas un secteur sanitaire) que doit être menée la réflexion
sur une organisation coordonnée de la chirurgie qui se traduise
par un véritable projet médical de secteur ou de bassin,
composante du plan chirurgie régional.
Il importe dès lors, et pour dépasser sans doute la
seule référence au secteur sanitaire, avec les professionnels
(établissements et ARH) de définir " les bassins
de santé chirurgicaux ". Ces bassins peuvent être
infra-sectoriels, sectoriels, inter-sectoriels
La reconnaissance
d'un bassin " régional " est par ailleurs indissociable
du rôle et de la place du CHU dans la région considérée
: chirurgie de proximité mais aussi chirurgie hautement spécialisée,
enseignement, recherche
3) les enjeux du projet médical de " bassin chirurgical
"
L'idée centrale et déterminante du groupe est de ne
pas se contenter d'une coordination des services et des structures
mais d'aller vers une unification des équipes à l'échelle
du " bassin " prédéfini.
Le but est de constituer, notamment dans les disciplines chirurgicales
viscérales et d'orthopédie-traumatologie, des équipes
de taille importante (6 à 8 chirurgiens au minimum). Ces équipes
devront intégrer les chirurgiens d'exercice libéral
et les chirurgiens hospitaliers pour assurer notamment les urgences.
Ces chirurgiens seraient nommés, comme les anesthésistes,
sur un ensemble d'établissements constituant le bassin de population
(proposition du 1er rapport NICOLAS).
La graduation chirurgicale ne porterait donc pas sur les praticiens
mais sur les structures. L'équipe de praticiens, à laquelle
serait naturellement adjoints des chirurgiens d'autres statuts, devront
élaborer un projet chirurgical de spécialité
(chirurgie orthopédique, chirurgie viscérale, chirurgie
urologique, chirurgie vasculaire) pour le bassin concerné.
Ce projet pourrait s'appuyer sur l'expertise des sociétés
savantes qui ont une vision globale publique et privée de l'exercice
du secteur. Naturellement, les établissements et l'agence seraient
interpellés. Un site référent disposerait des
technologies les plus complexes voire les plus innovantes et de l'hospitalisation
post opératoire rapprochée. C'est sur ce site que les
structures de réanimation et d'imagerie complexe devraient
notamment être coordonnées. La proximité pourrait
aller d'une chirurgie polyvalente à de simples actions de consultations,
de chirurgie ambulatoire, d'hospitalisation à distance immédiate
de l'intervention et précédant le retour à domicile.
L'ouverture du site référent, formateur (qu'il soit
ou non C.H.U.) aux praticiens exerçant une chirurgie de proximité
est une nécessité. Ce même site référent
partage avec les structures de proximité, les chirurgiens et
anesthésistes qu'il aura formés.
Un tel exercice contraignant et complexe suppose de nombreux préalables.
Le projet doit comporter une mise à niveau du système
d'information et le partage des dossiers médicaux. Il doit
intégrer la reconnaissance ferme d'engagement financier liée
à cet exercice multi-établissement. Le projet implique
une intégration forte des structures hospitalières au
sein desquelles l'opéré sera globalement pris en charge.
Cela signifie également que les plateaux techniques de proximité
soient suffisants pour permettre d'assumer les fonctions précédemment
décrites sans imposer des déplacements coûteux
et inutiles aux malades. Enfin une véritable éducation
du patient à utiliser une telle organisation devrait être
réalisée.
Cette évolution d'organisation nécessite sûrement
que soient donnés des moyens d'appropriation aux équipes
locales par l'intermédiaire d'éléments incitatifs
forts.
4) Analyse détaillée de l'offre et de l'activité
de soins du " bassin de santé "
Cette analyse concerne les plateaux techniques publics et privés,
la localisation des services d'urgences et de la réanimation,
l'organisation de la périnatalité, les structures d'aval
(nécessité d'une organisation optimale des suites opératoires
: S.S.R., H.A.D., retour à domicile, etc.) mais aussi, la démographie
médicale et paramédicale locale, les qualifications
et les compétences reconnues afin de préconiser les
améliorations souhaitables.
Le but est de déterminer avec précision pour une population
donnée qui fait quoi, avec quels moyens, avec quel niveau de
compétence (voir ci-dessus), ce que sont les attractions externes
au bassin et quelles sont celles qui pourraient être contrebalancées
par une organisation plus adaptée et des compétences
mieux mobilisées.
Les méthodologies pour dresser un état des lieux peuvent
être diverses. Ainsi la notion d'actes traceurs, utilisée
en Ile de France, n'a pas été retenue par la région
Rhone-Alpes. Le groupe n'a pas d'expertise particulière en
la matière, mais estime qu'une réflexion entre les spécialistes
des A.R.H. serait utile et permettrait à toutes les régions,
sans réinvestir ex nihilo, de s'approprier l'acquis des autres.
On pourra à titre d'exemple trouver en annexe la méthode
d'analyse mise au point dans la région Rhone-Alpes.
5) Détermination d'un projet médical commun au plus
près des populations, contraintes.
Les attentes des populations doivent être prises en compte :
- dimension relationnelle et humaine de soins et respect de la personne,
- continuité des soins et de la prise en charge,
- accessibilité et proximité des services (et non forcément
des structures).
Aussi, tout en veillant à ce qu'il n'y ait pas d'exclus de
soins (jeunes socialement désinsérés, personnes
âgées fragiles
), il convient d'organiser la compatibilité
des projets médicaux sur cette zone, ou d'améliorer
de manière très concrète les coordinations existantes,
dans une recherche constante de permanence et de continuité
des soins.
L'organisation de la prise en charge chirurgicale doit permettre une
intervention d'urgence adaptée (localisation et moyens dévolus
aux équipes de SMUR et de SAU) et des possibilités de
recours graduées en fonction des spécialités
et de la complexité des interventions, en cohérence
avec les autres activités médicales nécessaires
à la population. A cet égard, il convient de rappeler
que chirurgies traumatologiques et viscérales sont les deux
spécialités chirurgicales indissociables d'une unité
d'accueil d'urgences dont elles constituent l'aval indispensable,
l'avis du chirurgien étant fréquemment sollicité.
Il est de même utile que le recours éventuel à
une structure de chirurgie viscérale et de réanimation
adulte soit organisé pour toute maternité recevant des
grossesses à risques.
En revanche, certaines activités chirurgicales et exploratoires
se prêtent bien à une organisation programmée
d'hospitalisation de jour et de semaine (ORL, ophtalmo, stomatologie
).
Ce projet doit également déterminer les organisations
d'amont (consultations avancées
), et d'aval (SSR, HAD
).
Il doit évidemment prendre en compte tout l'environnement de
l'acte chirurgical : la réflexion doit être coordonnée
avec la planification des blocs opératoires, des salles de
réveil, des plateaux d'imagerie, des activités de réanimation
...
Le projet chirurgical pour un bassin de santé doit donc
associer les établissements de santé ayant ou non une
activité chirurgicale et les autres professionnels, publics
et privés, dans une approche fondée sur la notion de
filière et de réseau.
Pour illustrer cet objectif en prenant en compte la remarque faite
dans la première partie sur le regroupement sans doute obligatoire
des dispositifs de garde, il convient d'imaginer la situation d'un
établissement, siège d'une UPATOU, qui ne disposerait
plus d'une manière permanente d'un chirurgien à proximité
immédiate (y compris astreinte à domicile). Une telle
situation appellera évidemment une définition extrêmement
précise des protocoles et des procédures pour faire
face à toute éventualité (urgence nécessitant
un avis voire un acte chirurgical, évolution imprévue
de l'état d'un hospitalisé, mode de recours à
la réanimation, etc.) et donc la définition claire des
permanences médicales indispensables à la sécurité,
des missions autorisées, des recours possibles à distance
(télémédecine, transports médicalisés,
déplacements de spécialistes, etc.)
Le groupe de travail ne saurait à cet égard prétendre
à un inventaire exhaustif de toutes les situations à
envisager ni de toutes les recommandations à respecter. S'il
tient à souligner l'importance de ces questions, il appartient
à chaque région de penser son organisation en faisant
appel à toutes les expertises utiles, notamment des sociétés
savantes.
6) les supports juridiques de l'organisation chirurgicale par bassin
de santé
Le groupe de travail s'est interrogé sur la pertinence des
solutions juridiques pouvant servir de support à des projets
qui par nature vont concerner plusieurs établissements ou institutions
parfois de statut différent. Les instruments juridiques existants
de la simple convention à la création de syndicats interhospitaliers
ou de groupement de coopération sanitaire semblent suffisamment
nombreux pour permettre de lancer des expérimentations sans
ouvrir un préalable qui risque de faire perdre beaucoup de
temps alors que celui-ci est compté pour préparer l'avenir
de la chirurgie.
Le groupe propose une démarche en deux temps. Un premier niveau
de projet pourrait être lancé entre établissements
de santé assurant une mission de service public (établissements
de santé publics et privés PSPH). Dans un deuxième
temps, une démarche de projet conjointe avec le secteur privé
sous OQN serait à lancer. Mais celle-ci pose un certain nombre
de problèmes juridiques qui peuvent freiner sa mise en uvre.
C'est pourquoi il ne faut pas obérer l'étape d'un projet
partiel qui pourrait être opérationnel plus vite entre
établissements de même statut, notamment concernant le
personnel médical
7) le frein du statut des personnels médicaux.
La mise en commun d'un certain nombre de moyens entre établissements
de nature juridique différente sera rapidement indispensable,
notamment dans l'organisation des gardes médicales et d'une
manière plus générale pour la permanence des
soins. Les statuts, modes et niveaux de rémunération
sont aujourd'hui un frein et même un obstacle à des rapprochements
utiles. Le groupe n'a pas de solution à préconiser mais
il souligne que ce point ne pourra pas être différé
dans son examen et ses conséquences.
Le statut actuel des médecins hospitaliers prévoit leur
nomination dans un établissement déterminé. La
création d'équipes médicales (chirurgiens, anesthésistes
réanimateurs, etc
) communes à un bassin de santé
appellera une réflexion juridique sur ce point.
III ) LE DEVELOPPEMENT DE LA CHIRURGIE AMBULATOIRE
Le développement de la chirurgie ambulatoire est aujourd'hui
en France nettement moins important que dans la plupart des pays européens,
en particulier de l'Europe du Nord. Il rencontre des freins qui ne
sont pas tous fondés sur des considérations de qualité
et de coût. Le groupe considère, sous réserve
de validation définitive par des enquêtes appropriées,
que la chirurgie ambulatoire possède un potentiel de développement
qui aurait le triple avantage de favoriser une politique de "
qualité ", vraisemblablement de réduire les coûts
ou pour le moins les coûts " sociaux " liés
aux conditions de travail des soignants, et enfin d'être un
facteur d'évolution pour l'organisation de l'ensemble de la
chirurgie.
1) définition de la chirurgie ambulatoire :
La notion de chirurgie ambulatoire est bien définie par la
doctrine comme par les textes. Il convient toutefois d'en rappeler
les points essentiels car des confusions sont parfois faites avec
" les actes ambulatoires en urgence " et " la petite
chirurgie " ::
- la chirurgie ambulatoire est un des modes de prise en charge de
l'opéré, mais il serait erroné de la considérer
comme de la " petite chirurgie " vouée aux actes
simples.
- elle est une chirurgie programmée. Les actes urgents ou inopinés
nécessitant une hospitalisation de courte durée ne relèvent
pas de son organisation (sauf intégration dans la programmation
selon les modalités habituelles).
- elle est une chirurgie organisée exigeant une " logistique
" stricte.
- elle ne prend pas en charge des actes strictement définis
et listés (une liste de " référence "
ne peut être édictée que par les professionnels
d'une structure donnée), mais des patients pour lesquels des
conditions de nature diverse y compris sociale et personnelle sont
à apprécier par le médecin qui proposera ce mode
de prise en charge. Bien entendu, cette considération qui centre
la décision sur le patient, son histoire, son environnement
n'interdit pas de se fixer des objectifs quantifiés pour la
chirurgie ambulatoire par type d'acte.
- Enfin, elle peut être une chirurgie de proximité dans
le cadre d'un projet médical de " bassin chirurgical ".
2) l'encadrement juridique :
De l'avis général, les textes en vigueur (décrets
du 2 octobre 1992) sont parfaitement clairs et opératoires.
Il convient seulement de souligner que la prise en charge dans une
unité d'hospitalisation classique de chirurgie " sur un
seul jour " sans respect des normes strictes imposées
au fonctionnement des structures de chirurgie ambulatoire est susceptible
de poser des problèmes médico-légaux. Une prise
en charge d'une journée dans le cadre de l'hospitalisation
conventionnelle ne saurait apporter les avantages déjà
cités en terme de qualité, de sécurité,
de coûts et d'évolution de l'organisation. Ce point devra
être rappelé aux agences régionales de l'hospitalisation
pour qu'elles sensibilisent les établissements à cet
aspect.
3) intérêt au plan de la santé et des économies
de moyens :
Dès lors que les conditions médicales et d'environnement
sont réunies pour proposer à un patient un acte en chirurgie
ambulatoire, les quelques études menées, notamment par
l'association française de chirurgie ambulatoire, montrent
que plusieurs bénéfices en résultent :
- la satisfaction du malade, qui revient rapidement dans son cadre
de vie tout en étant sécurisé par une organisation
précise y compris du suivi
- la diminution du risque nosocomial
- une organisation du travail recentrant les professionnels sur leur
savoir-faire en évitant les charges liées à une
hospitalisation plus longue (et les contraintes en matière
de conditions et d'horaires de travail qui en résultent un
coût qui semble bien être inférieur (voir étude
sur 161 patients randomisés publiée dans Revue Médicale
de l'Assurance Maladie avril1996).
- une organisation structurante pour l'hôpital et pour la mobilisation
professionnelle dans le cadre du projet médical
Toutefois une évaluation systématique devra être
instaurée (comparaison des charges ambulatoires induites avant
et après l'intervention selon les divers modes de prise en
charge ; voir ci-dessous enquête CNAMTS).
4) les freins :
Sans citer des chiffres disponibles par ailleurs, il apparaît
que la chirurgie ambulatoire s'est peu développée ou
très lentement en particulier dans le secteur public et privé
participant au secteur public hospitalier. Quels que soient les éléments
explicatifs qui sont avancés par ailleurs et qui peuvent être
tout à fait pertinents, le groupe a identifié deux types
de freins qui semblent jouer un rôle essentiel :
- l'effet de seuil : proposer à quelques unités chirurgicales
existantes de réduire à la marge leur capacité
en lits, correspondant à des très courts séjours
pouvant donner lieu à une prise en charge par une unité
transversale structurée de chirurgie ambulatoire, ne permet
pas des redéploiements et une réorientation des moyens
(ainsi 3 unités qui vont passer de 30 à 27 ou 28 lits
ne dégageront aucun moyen alors que le coût immédiat
de la création d'une unité de 5 ou 6 lits de chirurgie
ambulatoire sera non négligeable). Il y a là une véritable
" dés incitation " pour les responsables. Le groupe
de travail estime donc qu'il faut encourager les initiatives par une
dotation initiale qui serait contractuellement récupérée
par des réorganisations étalées sur quelques
années. Un tel investissement pourrait être strictement
défini par les contrats d'objectifs et de moyens signés
entre les établissements et les agences régionales de
l'hospitalisation et être soutenue par l'octroi de subventions
au titre du F.I.HM.O.
- très lié à ce qui précède et
dont il peut amplifier l'effet, le deuxième frein est la contradiction
qui existe entre un projet par nature transversal (la chirurgie ambulatoire)
et une tradition d'organisation des hôpitaux qui a structuré,
parfois de façon très cloisonnée, la nécessaire
spécialisation des disciplines médicales en terme de
formation et de recherche.
Après audition des sous-directions concernées, le groupe
a pris acte que le taux de change en terme de lits et la prise en
compte par le logiciel " ambu " de la " pénalisation
" en points ISA, ne permettaient plus de dire qu'il y avait là
autant des freins inéluctables au développement de la
chirurgie ambulatoire.
Il est en revanche évident que la rigueur et la transversalité
de la chirurgie ambulatoire instille dans le fonctionnement de la
chirurgie en général une organisation différente
qui ne correspond pas toujours avec les traditions et la culture dominantes
de cette discipline.
5) confirmer le niveau régional et local des décisions,
approfondissement de la méthodologie:
Le groupe de travail a estimé que si les pouvoirs publics doivent
affirmer leur volonté de voir la chirurgie ambulatoire se développer,
et ce dans le cadre plus large d'une optimisation de l'offre de soins
en chirurgie, il convenait de confirmer le rôle des agences
régionales de l'hospitalisation dans la définition des
actions et l'incitation à la mise en uvre ainsi que la
capacité d'initiative des établissements de toutes catégories
internes à l'établissement (le cas échéant
avec le soutien financier du FMES), ou inter-établissements
(groupements de coopération sanitaires, réseaux, etc
)..
Les recommandations des pouvoirs publics aux Agences pourraient passer:
- par la demande que tous les SROS de 3e génération
comportent un volet " réorganisation de l'offre de soins
en chirurgie et développement de la chirurgie ambulatoire
" et que le bilan des expériences et des méthodes
d'approche de certaines régions dès le SROS de 2e
génération soit diffusé comme des outils (perfectibles).
- l'ajout, parmi les projets éligibles à un financement
au titre des actions prises en compte par des fonds tels que le
FMES, le FIHMO, voire le FAQSV, des projets de réorganisation
de l'activité de chirurgie en général, de développement
de la chirurgie ambulatoire en particulier.
Le groupe de travail a validé une méthode d'approche
du potentiel de développement de la chirurgie ambulatoire dans
chaque établissement à partir d'une étude systématique
des données D.I.M. et des durées de séjour par
type d'acte. Cet instrument simple qui a déjà été
utilisé sous des formes diverses dans plusieurs établissements
est annexé au présent rapport et pourra servir en tant
que de besoin tant au niveau des établissements que dans la
négociation contractuelle avec l'A.R.H. Bien entendu, cette
méthode d'approche n'est qu'un exemple qui pourra être
perfectionné ou modifié selon les contraintes ou l'histoire
locale.
Par ailleurs les trois caisses nationales d'assurance maladie viennent
de lancer une enquête nationale de grande ampleur sur le développement
de la chirurgie ambulatoire qui donnera des indications notamment
sur le potentiel de développement par région et par
type d'intervention de cette activité. Cette enquête
comportera en outre un volet "état des lieux" de
l'activité chirurgicale en France qui servira à l'élaboration
de typologies d'établissements et un volet "dépenses
" de l'Assurance Maladie. Ce volet "dépenses"
devra être utilisé avec prudence eu égard aux
difficultés d'identifier les dépenses intra-hospitalières
des hôpitaux publics. Mais, sous réserve d'études
de coût locales, il y aura là un instrument d'évaluation
de l'intérêt économique direct de la chirurgie
ambulatoire et peut être des politiques d'intéressement
à définir. L'ensemble des résultats des différents
volets seront validés à l'automne 2002. Ils feront l'objet
de préconisations organisationnelles de la part de la DHOS
et constitueront un élément déterminant de la
politique régionale de planification et contractualisation.
6) inciter plutôt que contraindre :
Le groupe a constaté que les initiatives en matière
de chirurgie ambulatoire dans les hôpitaux publics sont souvent
venues de contraintes extérieures impérieuses (risque
de perte d'autorisation, refus de projets d'établissement,
etc
). Il serait peu opérationnel de recommander l'emploi
systématique de méthodes contraignantes. Mais il apparaît
qu'à travers les contrats d'objectifs et de moyens (ou leurs
avenants) et les dotations annuelles, et pourvu qu'une politique régionale
soit définie, les établissements peuvent trouver un
avantage décisif pour leur avenir à structurer différemment
leur offre de soins en chirurgie notamment par le développement
de structures transversales de chirurgie ambulatoire.
Le groupe estime toutefois que les objectifs qu'il propose ne seront
réalisables qu'autant que l'organisation des soins en chirurgie
sera repensée et réellement modifiée. C'est pourquoi
cette réflexion ne peut que s'insérer dans le travail
plus large du groupe de travail sur " l'organisation coordonnée
et graduée des soins en chirurgie ". En particulier, si
la chirurgie ambulatoire est l'un des volets de la mise en uvre
de coordinations chirurgicales interhospitalières, elle ne
devra être considérée en aucun cas comme un substitut
possible et isolé à la refonte des petites structures
(ou " à la restructuration des petits hôpitaux ").
IV) CONCLUSION
Le groupe de travail estime que la situation et les perspectives
de la chirurgie en France appellent des décisions rapides,
compte tenu d'un contexte qui n'autorise pas le statu quo.
Les préconisations essentielles tournent autour de quelques
thèmes :
-la nécessité d'un plan chirurgie dans chaque région
qui s'intègre dans la stratégie dès le SROS de
2e génération par un ajout spécifique, ou à
coup sûr par une obligation d'un volet spécifique dans
le SROS de 3e génération.
-un projet médical pour la chirurgie par bassins de population
ou de santé qui repose sur une mise en commun des équipes
afin de valoriser les professionnels dans une organisation qui devra
coordonner l'action d'établissements s'intégrant dans
une graduation des soins
-une organisation interne des établissements qui soit plus
transversale, plus rigoureuse et s'adapte à de nouveaux modes
de prise en charge, en priorité avec le développement
de la chirurgie ambulatoire qui doit être au cur des contrats
d'objectifs et de moyens
-une politique de formation continue et d'évaluation individuelle
et collective des pratiques professionnelles qui conforte la démarche
qualité dans un contexte incitatif et valorisant
- une politique incitative au plan national et régional devra
porter sur les moyens financiers à engager pour mettre en uvre
le projet chirurgical du bassin en investissement et exploitation.
Cette démarche d'accompagnement financier devra suivre l'élaboration
du SROS.
Le groupe a conscience que ses recommandations restent générales.
L'adaptation au terrain doit préserver la capacité d'analyse
et d'initiative des autorités locales qui sont mieux capables
de mesurer les spécificités et les contraintes. Mais
l'un des fondements essentiels de la réflexion est que la "
restructuration " de la chirurgie est déjà en cours
et que faute d'une démarche concertée et lucide, elle
se fera de façon sauvage, c'est-à-dire en ne préservant
pas obligatoirement la qualité, l'accessibilité et les
équilibres sociaux, économiques et territoriaux.
ANNEXE 1 : DEUX DOCUMENTS SUR LA DEMOGRAPHIE
MEDICALE (Chirurgiens et Anesthésistes-réanimateurs)
Attention : cartes et tableaux ne
sont pas reproduits sur le site pour des raisons techniques, se reporter
aux documents originaux.
ANNEXE II : LES EVOLUTIONS TECHNOLOGIQUES
CONCEPTS DE BASE DE LA CHIRURGIE ASSISTEE PAR ORDINATEUR
Philippe MERLOZ (Grenoble)
Depuis une vingtaine d'années, la chirurgie en général
et l'Orthopédie-Traumatologie en particulier ont vécu
plusieurs évolutions ou révolutions : l'endoscopie
et l'arthroscopie au début des années 80 suivies peu
après par la vidéo-chirurgie ; l'informatique a fait
progressivement son apparition dans les blocs opératoires
; enfin, l'image médicale est devenue active car présentée
sous forme numérique.
L'image médicale numérique, en raison même de
son caractère, peut être facilement véhiculée
et transférée grâce à des supports nombreux
et variés (cassette DAT ; disque optique ; CDROM ; câble).
Cette même image peut aussi être modélisée
grâce à l'ordinateur. Dans ces conditions, elle devient
transformable et peut être modifiée à volonté.
Enfin, l'information numérique permet le guidage d'outils,
comme cela se fait depuis longtemps dans l'industrie.
Ils ont été quelques-uns à comprendre au tout
début des années 90 que l'on pouvait appliquer les
trois grands principes de la robotique (perception ; raisonnement
; action) en médecine et en chirurgie en se servant des images
médicales numériques. Il faut citer, ici, les travaux
entrepris par Jocelyne TROCCAZ, Philippe CINQUIN, Stéphane
LAVALLEE et Jacques DEMONGEOT (Université Joseph Fourier
; Grenoble),(1-2), de Lutz NOLTE (Müller Institute for Biomechanics
; Université de Bern),(3), d'Anthony DI GIOIA (Carnegie Mellon
University ; Pittsburgh),(4-5), et de Russ TAYLOR (John Hopkins
University ; Baltimore),(6). Le but principal du mariage entre les
principes fondamentaux de la robotique et l'image médicale
numérique était de concevoir et de réaliser
des outils susceptibles d'aider le médecin ou le chirurgien
dans ses gestes thérapeutiques quotidiens. L'information
numérique fournit, en effet, un haut degré de précision
et un très bon niveau de fiabilité. En appliquant
les principes de robotique, il est possible de concevoir des systèmes
permettant la navigation chirurgicale sur un organe ou bien de visualiser
une structure anatomique invisible ou non directement accessible
pendant le geste opératoire. L'ambition, au départ,
était triple : fournir au chirurgien des systèmes
susceptibles de rendre le geste chirurgical moins invasif ; permettre
au chirurgien de simuler certains gestes opératoires ; et
enfin lui fournir des outils dont le maniement serait facile et
convivial.
Depuis quelques années, des systèmes robotisés
sont apparus dans les blocs opératoires. Ils n'ont pas grand
chose de commun avec les robots qu'utilise l'industrie depuis déjà
plus de 30 ans. Il a fallu, néanmoins, attendre plus de 20
ans pour voir apparaître les premiers appareils sur le marché.
Dans l'esprit du public la robotique chirurgicale ou un robot opératoire
est un système qui fait le travail du chirurgien. Nous verrons
qu'il n'en est rien et que l'introduction des principes de robotique
dans les blocs opératoires nécessite attention et
vérification des informations à chaque instant .
Ainsi, au début des années 90, sont apparus des termes
nouveaux, qui traduisent tous mais à des degrés variables
l'ampleur des possibilités offertes par les techniques informatiques
et de robotique basées sur l'image médicale numérique
: chirurgie assistée par ordinateur ; chirurgie guidée
par l'image ; chirurgie orthopédique assistée par
ordinateur ; gestes médico-chirurgicaux assistés par
ordinateur ; robotique chirurgicale etc.
I - LES PRINCIPES DE LA CHIRURGIE ORTHOPEDIQUE GUIDEE PAR L'IMAGE
:
Les trois principes utilisés sont ceux qui ont été
inventés en robotique : perception de l'information ; raisonnement
; puis action.
1°) perception de l'information :
L'information peut être préopératoire sous forme
d'images numériques, tomodensitométriques, IRM ou
échographiques.
L'information " image " peut également être
acquise en per-opératoire à l'aide de systèmes
susceptibles de numériser des images : appareils de fluoroscopie
; appareils à ultra-sons et un certain nombre d'outils chirurgicaux
spécifiques équipés de diodes électroluminescentes
qui émettent un signal séquentiel repèré
dans l'espace par un localisateur infra-rouge tridimensionnel.
2°) Recalage ou mise en correspondance des images :
Cette phase apparaît comme la plus importante en matière
de chirurgie guidée par l'image (ou de chirurgie assistée
par ordinateur). En effet, la principale vertu des systèmes
informatiques spécifiques utilisés est leur capacité
à recaler les images numériques préopératoires
sur les images numériques per-opératoires dans le
repère spatial du patient. Ceci est possible grâce
à la mise au point d'algorithmes spécifiques de fusion
d'images. L'aide à la décision est conditionnée
par cette phase.
Cette mise en correspondance ou recalage peut s'effectuer par marquage
anatomique à l'aide d'un repère implanté sur
le patient en percutané ou bien en palpant sur l'organe exposé
des points anatomiques remarquables préalablement repérés
sur les images préopératoires.Le recalage peut aussi
se faire par marquage de surface (fig.1&2) en numérisant
à la surface de l'organe opéré un certain nombre
de points pris de façon aléatoire et randomisée
(logiciel dit du " Nuage de Points "),(1-2).
Deux autres techniques peuvent être utilisées pour
le recalage. Il s'agit de mettre en correspondance des images tomodensitométriques
préopératoires avec des images radiographiques (fluoroscopie)
acquises en per-opératoire. Encore expérimentale cette
technique devrait voir ses applications cliniques apparaître
prochainement. L'utilisation des ultrasons en tant qu'images per-opératoires
est très intéressante. En effet, les images fournies
peuvent être acquises en surface et donc autoriser des gestes
percutanés . Cette technique, très récente,
a permis quelques applications cliniques au tout début de
l'année 2000 (7-8-9).
3°) l'aide à la décision :
L'aide à la décision se fait par l'intermédiaire
d'un interface utilisateur qui permet au chirurgien de visualiser
les informations principales dont il a besoin : position des outils,
direction, conflits éventuels, axes et longueurs. Cette aide
à la décision permet un véritable placement
interactif des outils chirurgicaux et des segments osseux ou articulaires
sur les images préopératoires.
4°) action :
La phase d'action est simple et permet de réaliser de façon
précise et fiable les objectifs et la stratégie optimale
de guidage du geste, conformément au planning établi
en préopératoire.
II - LES PRINCIPAUX SYSTEMES UTILISES :
Ils sont au nombre de trois : les systèmes actifs ; les systèmes
passifs et les systèmes semi-actifs.
1°) les systèmes passifs :
Les systèmes passifs fournissent une information en temps
réel sur la position et le guidage d'outils chirurgicaux
dans le champ opératoire. Le guidage reste entièrement
sous la responsabilité du chirurgien qui peut en interrompre
le déroulement à tout moment.
Trois sous-systèmes sont habituellement décrits :
- les systèmes passifs basés sur l'image tomodensitométrique
:
Ce sont les plus classiques. L'imagerie préopératoire
est un examen TDM. L'imagerie per-opératoire est fournie
par des outils spécifiques munis de diodes électroluminescentes
repérées dans l'espace à l'aide d'un localisateur
optique infrarouge. La phase de recalage ou de mise en correspondance
des images pré et per-opératoires est importante car
elle conditionne la précision du geste de guidage. Le recalage
peut se faire par marquage de surface, ou par marquage anatomique
(1-2). Une fois le recalage terminé, la navigation devient
possible grâce à un interface utilisateur qui montre
la progression des outils avec un excellent niveau de précision
(de l'ordre de 1 mm) ; (fig.3 ; 4 ; 5 ; 6), (3-4-10-11-12-13-14-15-16).
Dans le même ordre d'idée, le recalage peut se faire
entre les images TDM préopératoires et des images
échographiques acquises en per-opératoire sur le patient,
au contact de la peau. Les expériences menées récemment
ont permis de valider un procédé très automatisé,
fiable et précis. Le geste percutané devient alors
possible et les premières applications cliniques ont récemment
débutée (fig.7), (7-8-9).
- les systèmes passifs basés sur l'image radio mais
sans examen tomodensitométrique pré-opératoire
:
C'est dans ce domaine qu'il faut placer la fluoroscopie virtuelle.
Une grille de calibrage montée sur le récepteur d'un
amplificateur de brillance permet de corriger (par des moyens informatiques)
les distorsions et les déformations de l'image fluoroscopique.
Très proches de la réalité, les images numériques
reformatées autorisent la visualisation d'outils en temps
réel et avec un excellent niveau de précision. Là
aussi, les outils doivent être vus dans l'espace et c'est
pour cette raison qu'ils sont tous munis de diodes électroluminescentes
visibles en permanence par un système de localisation optique
tridimensionnel (fig.8&9) , (17-18).
- Les systèmes passifs non basés sur l'image radio
:
Ces systèmes permettent l'acquisition per-opératoire
de données concernant la cinématique articulaire (centres
instantanés de rotation ; fig.10) et/ou de données
morphologiques (" Bone Morphing ") basées sur l'utilisation
de modèles statistiques (fig.11). Ils font simplement appel
à des outils munis de diodes et à un localisateur
optique tridimensionnel. L'image radiographique préopératoire
n'a plus ici qu'un rôle diagnostic. Dans ce domaine, on peut
citer les systèmes qui permettent de positionner les greffes
de ligaments croisés antérieurs sur les points les
plus isométriques ainsi que les systèmes qui permettent
d'optimiser le positionnement des différentes pièces
qui composent les prothèses articulaires ( genou et hanche),
(19-20).
D'une façon générale, on peut distinguer trois
types de systèmes passifs :
- Les systèmes de simulation : TRAUMA SIMULATOR ; ORTHODOC
; système HIP ROM. Ils ne servent qu'à la simulation
pré-opératoire.
- Les systèmes de navigation : le système VIEW POINT
; les systèmes FREEHAND VIEWING WAND ; le système
PAO MEDIVISION ; les systèmes " OVERLAY " (A. TANGUY,
Clermont-Ferrand).
- Les systèmes de guidage : ils sont maintenant bien connus
et l'on peut citer le système HIP NAV ; le système
STEALTH ; le système MEDIVISION ; le système NAVITRACK
; le système ORTHOPILOT.
2°) les systèmes semi-actifs :
Ces systèmes sont caractérisés par le fait
que si certains gestes chirurgicaux sont contraints mécaniquement,
le guidage dans la direction optimale définie en préopératoire
reste sous la responsabilité du chirurgien. Ces nouveaux
outils servent surtout comme aide au positionnement d'instruments.
On peut citer la technique des gabarits individuels pour la chirurgie
du rachis (21), (fig.12) et plus récemment le bras à
contraintes dynamiques (robot à sécurité passive)
mis au point à Grenoble (22), (fig.13).
3°) les systèmes actifs
:
Ces systèmes effectuent un travail autonome (sans contrôle
chirurgical direct) conformément à un planning établi
en préopératoire. Il s'agit là de véritables
robots chirurgicaux et l'on peut distinguer 4 types de systèmes
robotisés :
- Les assistants : avec les systèmes MKM, SURGISCOPE et AESOP.
- Les télémanipulateurs : avec les systèmes
ZEUS, ou INTUITIVE SURGERY.
- Les porte instruments : le NEUROMAT
- Les robots opérateurs : comme les systèmes ROBODOC
(6-23), (fig.14) ou CASPAR déjà en service pour la
chirurgie de la hanche et du genou ou comme le futur robot CRIGOS
(24) dont le volume est extrêmement compact.
Ainsi donc, lorsque l'on peut allier des connaissances chirurgicales
parfaites à l'utilisation d'un outil guidé par l'image,
le geste chirurgical apparaît plus précis et les techniques
de chirurgie minimales invasives deviennent encore plus accessibles.
Les systèmes actifs (robots) ainsi que les systèmes
passifs basés sur l'image TDM apparaissent à l'heure
actuelle comme des outils " standards " de chirurgie assistée
par ordinateur. Les autres systèmes (gabarits individuels)
et les appareils permettant la navigation chirurgicale sans examen
tomodensitométrique préopératoire (avec deux
radiographies calibrées comme dans la fluoronavigation) ou
avec uniquement des outils munis de diodes électroluminescentes
(comme dans la chirurgie du ligament croisé antérieur,
et la chirurgie prothétique du genou) apparaissent comme
des "alternatives " aux systèmes d'assistance dits
" standards ".
En fait, tous ces systèmes sont au cur d'un processus
d'intégration d'informations numériques multimodales
: TDM ; IRM ; radiologie numérique et bientôt les modèles
statistiques et les atlas de recalage élastique.
III - LA BOITE A OUTILS EN CHIRURGIE ORTHOPEDIQUE GUIDEE PAR
L'IMAGE :
Dans la boite à outils qui est actuellement à notre
disposition, on trouve donc trois principaux systèmes :
1°) les systèmes de planification et/ou de simulation
:
Ils n'utilisent que les images préopératoires. Parmi
eux, on peut citer le système TRAUMA SIMULATOR ; le système
ORTHODOC et le système HIP-ROM pour la planification et la
simulation pré-opératoire en matière de prothèse
totale de hanche.
2°) les systèmes de navigation :
Ces systèmes font appel à l'imagerie per-opératoire
(radiographies per-opératoires ou acquisition de données
anatomiques à l'aide de diodes électroluminescentes
et d'un localisateur optique tridimensionnel). L'acquisition d'images
en préopératoire n'est pas une obligation comme on
le voit avec les systèmes de fluoroscopie virtuelle. Certains
systèmes sont des navigateurs purs (PAO MEDIVISION) ; les
autres sont des systèmes de navigation et de guidage (HIP-NAV
; STEALTH STATION ; NAVITRACK ; ORTHOPILOT),(25-26-27).
3°) les systèmes robotisés :
Ils sont généralement actifs ou semi-actifs. Ils ont
besoin la plupart du temps pour fonctionner d'images préopératoires.
Parmi eux on peut citer les systèmes des gabarits (Helmholtz
Institut; Aix la Chapelle),(21), et le bras robotisé à
sécurité passive (TIMC ; Grenoble),(22). Ces derniers
systèmes sont semi-actifs. Les systèmes actifs (robots)
sont maintenant assez bien connus du grand public. Très précis,
ils ont néanmoins l'inconvénient d'être lourds
à mettre en uvre. Les deux systèmes les plus
connus sont le système ROBODOC et le système CASPAR,
(6-23-24).
La plupart des systèmes décrits dans la boite à
outils nécessitent l'utilisation d'un interface utilisateur
généralement convivial et facile à utiliser.
Mis à part le système de planification, les autres
composants de la boite à outils font appel à la technologie
informatique de fusion d'images numériques, encore appelée
recalage ou " mise en correspondance ".
En pratique chirurgicale, une boucle complète faisant intervenir
l'image numérique peut être décrite de la phase
préopératoire jusqu'à la phase post-opératoire.
Ainsi sont nées, au cours de ces dernières années,
les technologies de l'information à destinée chirurgicale
(fig.15) :
- L'information numérique préopératoire peut
servir au diagnostic et à la planification mais aussi à
la simulation.
- L'information numérique per-opératoire permet l'exécution
et la réalisation d'un geste chirurgical. Cette étape
fait généralement appel à des systèmes
de poursuite d'outils ou à des systèmes robotisés.
Les tâches peuvent être passives, actives ou semi-actives.
Au cours de l'intervention - et bien que non absolument nécessaire
- (fluoroscopie virtuelle par exemple), l'information numérique
préopératoire est le plus souvent indispensable.
- L'information numérique postopératoire permet d'enregistrer
les radiographies de contrôle
d'une intervention, d'évaluer les résultats et de
contribuer à l'établissement de critères de
prévention
en comparaison avec les données numériques pré
et per-opératoires.
Les applications des techniques informatisées en Orthopédie
sont très nombreuses : chirurgie de la hanche (ostéotomies
et chirurgie prothétique) chirurgie du genou (ostéotomies
; chirurgie prothétique et chirurgie ligamentaire) chirurgie
du bassin, chirurgie du rachis ; traumatologie (notamment traumatologie
des membres et traumatologie du bassin).
D'autres applications concernent l'enseignement et d'ici deux à
trois ans apparaîtront des systèmes destinés
à la planification des gestes opératoires mais aussi
des systèmes de simulation permettant à nos jeunes
collaborateurs de vérifier leurs connaissances ou d'apprendre
la réalisation de certains gestes techniques (en chirurgie
de la hanche, de l'épaule, du rachis ou du bassin). Il sera
alors possible d'avoir accès à de tels systèmes
sur une simple console d'ordinateur grâce à des supports
comme les CDROM ou bien grâce à un accès direct
(via Internet) à un serveur d'informations (fig.16&17).
De façon très pratique, les systèmes de simulation
des gestes opératoires sont actuellement en cours de développement,
notamment grâce aux techniques " Overlay " (5),
(fig.18).
Ainsi, l'ensemble des systèmes que nous venons de citer font
appel à une technologie de pointe et, il est important de
se rappeler les éléments suivants : une haute technologie
n'est pas forcément synonyme de grande complexité
; dans tous les cas, aucun outil ne pourra résoudre les questions
d'ordre clinique ou de technique pure ; l'ordinateur et l'image
numérique sont des techniques sûres et précises
mais il est nécessaire de s'assurer à chaque étape
de leur emploi qu'il y a concordance entre les informations fournies
sur l'écran et la réalité anatomique vécue
sur le patient. En quelques mots, les robots et les systèmes
informatisés ne remplacent pas les chirurgiens. Ils restent
une aide. Cette aide a souvent un coût élevé.
C'est la raison pour laquelle, il est nécessaire, avant d'opter
pour une technique plutôt qu'une autre, d'évaluer cliniquement
les systèmes proposés par comparaison aux techniques
conventionnelles. Il apparaît nécessaire de garder
une certaine maîtrise médicale face au développement
de ces techniques automatisées.
Dès demain apparaîtront de nouveaux outils : les systèmes
de deuxième génération permettront le positionnement
virtuel des ensembles osseux et articulaires directement dans le
champ opératoire ; les micro-robots (CRIGOS, 24) (fig.19)
et autre systèmes, permettront avec une grande précision
de positionner des matériels d'ostéosynthèse.
Les systèmes d'imagerie virtuelle seront associés
à la vidéo et fourniront des images (réelles
et virtuelles) en temps réel au chirurgien ; des bras robotisés
à sécurité passive permettront d'accéder
à des régions anatomiques délicates en toute
sécurité conformément à un planning
pré-opératoire. Enfin l'interface utilisateur (écran)
va devenir de plus en plus convivial (aide visuelle directe ; aide
en ligne ; souris remplacée par un écran tactile,
une pédale ou une commande vocale).
Le caractère innovant des principes qui président
à la réalisation des Gestes Médico-Chirurgicaux
Assistés par Ordinateur est maintenant bien établi
et reconnu. Les équipes scientifiques et chirurgicales travaillant
au CHU de Grenoble et au sein de l'Université Joseph Fourier
en particulier ont réussi la validation clinique de certaines
applications orthopédiques. Ce travail a valu à Philippe
Cinquin le prix international Maurice Emile MULLER (Davos 1999).
Professeur Philippe MERLOZ
Service de Chirurgie Orthopédique
CHU A. Michallon ; BP 217
38043 GRENOBLE Cedex 9
Tel : 04 76 76 55 93
Fax : 04 76 76 52 18
E-mail : [email protected]
REMERCIEMENTS :
L'auteur tient a remercier toutes celles et tous ceux qui depuis
maintenant dix ans ont participé au développement de
ces nouvelles technologies.
- Laboratoire TIMC (Technique de l'Imagerie de la Modélisation
et de la Cognition) ; IMAG ; CNRS ; Université Joseph Fourier
(Grenoble) : Jocelyne Troccaz ; Philippe Cinquin ; Stéphane
Lavallée ; Christian Huberson ; Laurent Desbat.
- Service d'Orthopédie-Traumatologie ; CHU A. Michallon (Grenoble)
: Sorin Blendea ; Ahmad Eid ; Claude Faure ; Thierry Martinez ; Stéphane
Plaweski ; Jérome Tonetti.
L'auteur tient aussi à remercier les organismes publics (Ministère
de la Santé ; INSERM) qui à travers deux PHRC (1992
à 1998) ont très largement contribué à
la validation clinique de certains systèmes.
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FIGURES ET LEGENDES
Attention : cartes, figures et
tableaux ne sont pas reproduits sur le site pour des raisons techniques,
se reporter aux documents originaux.
Figure 1 : Principe de la fusion d'image : Les points roses acquis
dans le repère XYZ rose (repère réel du patient),
sont déplacés avec leur repère spécifique
dans et sur les points contenus dans le repère XYZ noir correspondants
au repère virtuel scannographique.
Figure 2 : Représentation par l'image d'une fusion (ou mise
en correspondance) : La vertèbre représentée
sous forme de point est un organe virtuel obtenu par segmentation
à partir des images TDM pré-opératoires. Les
points noirs visibles sur les photos correspondent aux points acquis
et numérisés en per-opératoire sur la surface
de l'arc postérieur de cette même vertèbre. L'ordinateur
réalise la mise en correspondance en quelques secondes, en
fusionnant point à point ces deux images. Après cette
opération, il est possible de naviguer sur cette même
vertèbre avec une grande précision.
Figure 3 : Exemple de navigateur à base TDM : Le système
comprend un ordinateur, un localisateur optique tridimensionnel et
des données scannographiques que l'ordinateur peut montrer
selon 4 vues : sagittale, frontale, axiale et 3 D.
Figure 4 : La mise en uvre d'un tel système (navigation
à base TDM) nécessite, au préalable, la fixation
d'un arc de référence sur la vertèbre opérée
;le réglage des caméras infrarouges (localisateur) et
le calibrage des outils de navigation.
Figure 5 : Les outils de navigation sont tous munis de diodes électroluminescentes
qui émettent un signal séquentiel visible par le système
de localisation infrarouge dont il existe plusieurs types différents.
Ces localisateurs sont en général très précis
(moins de 0,5 mm dans un volume de 2 m 3).
Figure 6 : Le système de mise en correspondance (ou de fusion
d'images) qui apparaît le plus précis fait appel à
une technologie appelée " matching de surface ".
Figure 7 : Les mêmes principes de recalage ou de fusion de
points peuvent se faire entre des images tomodensitométriques
et des informations numériques en provenance de sources ultrasonores
comme cela est représenté au niveau du bassin (en vert
l'image numérique du bassin après tomodensitométrie
et en rose les images numériques des coupes ultrasonores numériques
acquises en peropératoire).
Figure 8 : La fluoronavigation ou fluoroscopie virtuelle fait appel
à l'image numérique d'un amplificateur de brillance
dont les images (toujours déformées) sont corrigées
par l'intermédiaire d'une grille de calibrage.
Figure 9 : Ce procédé permet de naviguer sur des images
radiographiques reformatées par l'ordinateur. Il n'y a plus
ici de fusion d'image (ou de mise en correspondance). Aucun examen
radiographique spécifique n'est nécessaire en préopératoire.
Figure 10 : Certaines techniques de navigation assistées par
ordinateur font appel à une imagerie purement per-opératoire
basée sur l'utilisation d'un localisateur tridimensionnel et
d'outils munis de diodes. L'optimisation du positionnement des greffes
de LCA peut bénéficier de cette technique.
Figure 11 : Avec la même technologie que précédemment
(figure 10), mais en ajoutant dans la banque de donnée de l'ordinateur
des modèles statistiques d'organe on peut optimiser le positionnement
des implants prothétiques (exemple : prothèse totale
du genou).
Figure 12 : La technologie des gabarits individuels nécessite
l'acquisition d'un examen
tomodensitométrique préopératoire. A partir de
ce dernier et en utilisant la technologie du prototypage
rapide, on peut utiliser des " moules " passifs qui permettront
de guider le positionnement d'un outil
(exemple : une application au niveau du rachis ; un système
semi-actif).
Figure 13 : Le bras robotisé à contrainte dynamique
est encore un système semi-actif. Il laisse la liberté
au chirurgien de réaliser le geste qu'il entend faire dans
une zone précise définie par lui en préopératoire.
La machine interdit d'effectuer tout autre geste que ceux initialement
prévus. (Prototype : Institut Albert Bonniot- Jocelyne TROCCAZ
).
Figure 14 : Le plus célèbre des systèmes actifs
est certainement l'outil " robodoc " (vu ici à l'occasion
du forage d'un fémur pour une arthroplastie totale de la hanche).
Figure 15 : Les technologies de l'information interventionnelle regroupent
les informations préopératoires, intraopératoires
et postopératoires. La chirurgie assistée par ordinateur
intervient bien à toutes les étapes.
Figure 16 : Les images de synthèse et les images numériques
vont à terme permettre d'effectuer des simulations de gestes
chirurgicaux. Celles-ci vont faciliter l'entraînement de nos
jeunes collaborateurs et bouleverser de façon probablement
irréversible les méthodes d'enseignement.
Figure 17 : Le projet VU (Virtual Orthopaedic European University)
conduit par le Professeur Philippe CINQUIN est une illustration des
possibilités offertes par l'image numérique au niveau
de l'enseignement et de la simulation des gestes chirurgicaux.
Figure 18 : Les systèmes " Overlay " permettent
d'avoir une vision en transparence de certains organes dans le champ
opératoire dès lors que le chirurgien peut visualiser
la projection au-dessus de ce même champ opératoire et
sur un miroir semi-teinté une image TDM ou IRM de l'organe
opéré. Ces systèmes (encore très expérimentaux)
permettent réellement de voir les organes en " transparence
".
Figure 19 : Le robot CRIGOS (Compact Robot Image Guided Orthopaedic
Surgery) annonce probablement l'apparition des micro-robots opérateurs.
De faible poids et d'encombrement extrêmement réduit,
son guidage se fait à base d'image TDM (travail expérimental
; S. Lavallée ; J. Troccaz).
ANNEXE 3 : PROPOSITION DE TABLEAU DE BORD POUR
LA CHIRURGIE AMBULATOIRE
Attention : cartes et tableaux ne
sont pas reproduits sur le site pour des raisons techniques, se reporter
aux documents originaux.
ANNEXE 3 : METHODOLOGIE DE LA REGION RHONE-ALPES
POUR UNE APPROCHE PAR BASSIN DE SANTE D'UN ETAT DES LIEUX EN CHIRURGIE
Découpage de la région Rhône-Alpes en bassins de
santé
Attention : cartes et tableaux ne
sont pas reproduits sur le site pour des raisons techniques, se reporter
aux documents originaux.
Le Schéma Régional d'Organisation Sanitaire de 2e génération
de Rhône-Alpes définit des pôles sanitaires de 4
niveaux, en fonction de leurs plateaux techniques et de leurs activités
de soins : pôle de proximité, pôle de proximité
renforcé, pôle de référence et pôle
de référence universitaire.
Afin de repérer le comportement des populations et surtout son
évolution lors de la constitution des pôles, la nécessité
de définir des territoires autour de ces pôles s'est imposée
à partir de leur zone d'attraction. L'objectif était de
permettre à la fois de connaître la population susceptible
de fréquenter le pôle (nombre d'habitants, âge
)
et le comportement de cette même population en matière
de fréquentation hospitalière pour chacun des bassins
de santé ainsi définis.
Ces travaux ont débuté fin 99, à partir de 2 sources
:
1- les bassins de naissance : à partir des données de
l'état civil de 1997 (INSEE, dernière année disponible)
qui croisent le canton du lieu d'accouchement avec celui de résidence
de la maman. Des bassins ont été définis autour
des pôles sanitaires selon la méthode suivante : un canton
est rattaché au bassin d'un pôle sanitaire si au moins
50% des femmes du canton ayant accouché en 1997 ont accouché
dans la ou les maternité(s) du pôle.
2- Des bassins " MCO " : à partir des données
de l'assurance maladie sur les flux de l'année 1997, qui permettent
de connaître le canton de résidence des patients ayant
fréquenté les établissements de la région.
Ces données étant incomplètes pour les hôpitaux
publics, la CRAM a utilisé en complément les données
PMSI permettant de connaître le " code géographique
" de résidence des patients. Des bassins ont été
définis autour des pôles sanitaires avec une définition
similaire : si au moins 50% des séjours des habitants du canton
ont eu lieu dans le ou les établissement(s) du pôle, alors
le canton est rattaché au bassin.
A la suite de ces 2 études, 240 cantons se sont trouvés
rattachés au même bassin dans les 2 cas, 7 cantons n'étaient
pas rattachés au même bassin, 46 étaient rattachés
à un bassin dans une seule des 2 études et 16 n'étaient
pas rattachés à un bassin ni dans un cas, ni dans l'autre.
Au total, il restait donc 69 cantons pour lesquels le bassin de rattachement
n'était pas déterminé. Pour ceux-là, d'autres
règles ont été définies. Pour l'agglomération
lyonnaise, il a été fait appel à l'agence d'urbanisme
pour régler le cas d'un certain nombre de cantons. Il n'a pas
été possible de définir des bassins de santé
autour de tous les pôles de l'agglomération lyonnaise.
On a ainsi défini 34 bassins de santé (Cf. carte jointe).
Il est exceptionnel qu'ils franchissent les limites des secteurs sanitaires
définis en 93 lors du SROS 1, à partir du critère
" villes et bourgs attractifs " de l'INSEE. Ce qui montre
que les divers critères relatifs aux mouvements de la population
conduisent aux mêmes résultats. Ces travaux pourraient
aujourd'hui être conduits à partir des résultats
du PMSI, car le code géographique existe maintenant dans les
bases publique et privée. Pour la première année,
les Hospices Civils de Lyon ont fourni des données PMSI par établissement,
qui devraient permettre d'affiner le découpage de l'agglomération
lyonnaise.
attention : cartes et tableaux ne
sont pas reproduits sur le site pour des raisons techniques, se reporter
aux documents originaux
Une utilisation du PMSI comme outil de planification en chirurgie
(La DRASS, le PERNNS et l'ARH ont participé à cette étude)
La détermination des besoins est un préalable à
toute démarche de planification. Une façon de les appréhender
peut être d'utiliser la seule source d'information exhaustive
qui produit des données chiffrées : le PMSI. Certes, il
s'agit de la consommation de soins hospitaliers et non du reflet exact
des besoins de la population. Mais il n'existe pas d'autre source permanente
aujourd'hui.
L'objectif de cette étude est de décrire où et
par quels établissements est prise en charge la chirurgie de
proximité, et, à partir de la "consommation"
de la population, d'essayer d'optimiser la répartition des équipements
et des personnels médicaux et paramédicaux par bassin
de santé.
La première étape a consisté à repérer
les GHM correspondant à la chirurgie de proximité, (cf.
liste jointe), avec l'aide d'experts chirurgiens.
Pour valider cette liste, il fallait vérifier que la chirurgie
de proximité ainsi définie correspondait à la quasi-totalité
de la production chirurgicale des petits établissements. Ce qui
a nécessité d'établir la liste des GHM correspondant
à l'ensemble de la chirurgie (cf. liste jointe).
L'utilisation de ces 2 listes permet d'aboutir aux résultats
suivants : une part de 52 à 57% de chirurgie de proximité
dans les 3 CHU, 65 à 70% dans les pôles de référence
autres que CHU, 72 à 80% pour les pôles de proximité
renforcé et plus de 84% dans les pôles de proximité.
On repère que la présence d'une clinique ouverte dans
l'établissement réduit la part de la chirurgie de proximité
dans l'établissement.
Dans les établissements privés, la part de la chirurgie
de proximité est au minimum de 50% pour les cliniques qui ont
développé des activités de recours (neuro chirurgie,
PMA, chirurgie cardiaque
), mais les ¾ se situent au-delà
de 70% allant jusqu'à 90% de chirurgie de proximité dans
leur activité.
Ces résultats permettent de valider la méthode.
Dans une seconde étape, a été conduite l'étude
de la répartition des séjours de chirurgie de proximité
par bassin de santé et par établissement à l'intérieur
de chaque bassin. Une première carte a été produite
donnant pour chaque bassin:
· Le nombre de RSA produits par les établissements du
bassin
· Le nombre de RSA " consommés " par les habitants
du bassin
· La part des RSA des habitants du bassin consommés dans
les établissements du bassin.
Ce qui permet de repérer les pôles qui remplissent mal
leur rôle de proximité.
attention : cartes et tableaux ne
sont pas reproduits sur le site pour des raisons techniques, se reporter
aux documents originaux
Dans un troisième temps, les données seront regroupées
par grande discipline (orthopédie, digestif, ORL, stomato, ophtalmo,
gynéco, urologie, vasculaire). Des cartes par discipline indiqueront
pour chaque bassin :
· Les RSA " consommés " par les habitants du
bassin dans les établissements publics du bassin, ceux "
consommés " dans les établissements privés
du bassin, ceux " consommés " dans les établissements
publics hors bassin et ceux " consommés " dans les
établissements privés hors bassin.
Ce qui permettra de repérer au sein des pôles, les disciplines
éventuellement en difficulté, la répartition public-privé,
et une estimation des besoins de la population par grande discipline.
En dernier lieu, une réflexion est en cours pour trouver comment
passer du nombre de RSA aux effectifs en personnels médical et
paramédical nécessaires pour réaliser cette activité.
Pour certaines disciplines, il sera probablement nécessaire de
regrouper des bassins. Il est prévu aussi de comparer ces résultats
aux données du répertoire ADELI, prenant en compte la
pyramide d'âge des personnels.
Liste des GHM correspondant à l'ensemble de la chirurgie
- Ceux décrits comme tels dans la classification nationale auxquels
on ajoute :
CMD 1 : 41 42 43 44 45 46
CMD 3 : 102 103 104 105
CMD 8 : 352 351 350 336 335 355 353 354 337
CMD 9 : 396 394 395
CMD 14 : 534
CMD 21 : 646 644 645 655 654
CMD 22 : 663
CMD 26 : 658 659
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