Date d'application : immédiate
Résumé : la mise en place de la RTT des médecins,
pharmaciens, biologistes et odontologistes.
Textes de référence :
- Décret n°84-131 du 24 février 1984 modifié
portant statut des praticiens hospitaliers ;
- Décret n°85-384 du 29 mars 1985 modifié portant
statut des praticiens exerçant leur activité à
temps partiel ;
- Décret n°87-788 du 28 septembre 1987 modifié relatif
aux assistants des hôpitaux;
- Décret n°93-701 du 27 mars 1993 modifié relatif
aux praticiens contractuels des établissements publics de santé
.
- Décret n°95-569 du 6 mai 1995 modifié relatif
aux médecins et pharmaciens recrutés par les établissements
publics de santé, les établissements de santé
privés participant au service public hospitalier, et l'Etablissement
français du sang;
- Arrêté du 14 septembre 2001 relatif à l'organisation
et à l'indemnisation des services de garde et à la mise
en place du repos de sécurité dans les établissements
publics de santé autres que les hôpitaux locaux.
Le 22 octobre 2001, le gouvernement a signé avec les quatre
organisations syndicales représentant les personnels médicaux
hospitaliers un protocole sur la réduction et l'aménagement
du temps de travail des personnels médicaux.
Ce protocole, qui confirme et complète les acquis du protocole
du 13 mars 2000, constitue le cadrage national des conditions dans
lesquelles doit se faire l'aménagement et la réduction
du temps de travail d'une part, et l'intégration des gardes
dans le temps de travail d'autre part.
Il concerne les praticiens hospitaliers à temps plein, les
praticiens hospitaliers à temps partiel, les praticiens adjoints
contractuels, les praticiens contractuels et les assistants.
L'objet de cette circulaire est de préciser les conditions
et le calendrier d'application de l'aménagement et de la réduction
du temps de travail des médecins, pharmaciens, biologistes
et odontologistes en distinguant les mesures applicables en 2002,
année de transition, et celles applicables en 2003. En particulier,
vous sont indiquées les modalités de gestion des premiers
mois de 2002, dans l'attente de la publication des textes réglementaires
nécessaires à la mise en uvre du protocole d'accord.
I/ MESURES PRENANT EFFET EN 2002
La définition des obligations de service hebdomadaires est
inchangée et reste exprimée en demi-journées.
En 2002, à titre transitoire, les gardes continuent d'être
effectuées en dehors des obligations hebdomadaires de service.
Restent incluses dans les obligations hebdomadaires de service les
demi-journées d'activité d'intérêt général
dans lesquelles s'inscriront à compter de l'automne 2002 les
contrats d'enseignement et de recherche, les demi-journées
d'activité libérale, toutes les activités liées
au service hospitalier s'inscrivant dans le cadre de coopérations,
réseaux, activités multi-établissements, ainsi
que les périodes de formation continue telles qu'elles sont
définies par les différents statuts.
Réduction du temps de travail
A compter du 1er janvier 2002, les personnels médicaux à
temps plein concernés par le protocole du 22 octobre 2001 bénéficieront
de 20 jours de RTT (jours ouvrés). Le nombre de jours de travail
annuel passera donc de 227 à 207 jours soit 414 demi-journées
(365 - 104 jours de week-end - 9 jours fériés - 25 jours
ouvrés de congés annuels - 20 jours ouvrés de
RTT).
Pour les praticiens hospitaliers à temps partiel, les PAC
à temps partiel, les assistants à temps partiel, les
praticiens contractuels à temps partiel et les praticiens hospitaliers
temps plein exerçant une activité hebdomadaire réduite,
le nombre de jours de congé obtenus au titre de la RTT sera
calculé au prorata du nombre de demi-journées travaillées.
Les jours de RTT ne seront acquis qu'après accomplissement
de périodes d'activité dûment constatées,
selon des modalités qui seront précisées par
les textes réglementaires. Ils pourront être pris au
fur et à mesure de l'ouverture des droits ou être capitalisés
sur un Compte Epargne Temps (CET), en fonction des conditions d'exercice
dans les établissements, des nécessité de service
et des souhaits des intéressés.
En tout état de cause, si l'ouverture de droits court à
compter du 1er janvier, les jours de RTT ne seront utilisables qu'à
partir de la publication des textes réglementaires qui en préciseront
les modalités d'ouverture et d'utilisation.
Un décret fixant le nombre de jours RTT et leurs modalités
d'utilisation est en préparation. Il a été soumis
à l'examen du Conseil supérieur des Hôpitaux le
15 janvier 2002.
La publication de ces textes est prévue pour la fin février
2002.
L'utilisation des jours RTT nécessitera un suivi et une organisation
qui s'inscrivent dans la gestion des tableaux de service. La production
régulière des tableaux de service par les services est
donc plus que jamais nécessaire.
Compte épargne temps
Le protocole d'accord du 22 octobre 2001 prévoit d'accompagner
la réduction forfaitaire du temps de travail des personnels
médicaux hospitaliers par l'instauration d'un compte épargne
temps, permettant une grande souplesse d'utilisation des jours libérés.
L'accès à ce nouveau dispositif sera ouvert à
compter du 1er janvier 2002. Un décret, en cours de préparation,
viendra en préciser les modalités de constitution et
d'utilisation. Sa publication est également susceptible d'intervenir
avant la fin février 2002.
Sans attendre ces publications, les précisions suivantes
peuvent être apportées :
- seuls les congés ou les compensations non soldés
à partir de l'année 2002 ouvrent droit à alimentation
du CET dans la limite de 10 jours de congés et de 30 jours
au total par an;
- au cours des congés ouverts au titre de la RTT et du CET,
le bénéficiaire sera considéré comme étant
en position d'activité. Les seules activités compatibles
avec un congé au titre de la RTT sont celles prévues
pour chacune des catégories statutaires selon les droits et
modalités prévus dans leur statut respectif. Il en résultera
pour lui une interdiction absolue d'exercer, pendant ces périodes,
toute activité rémunérée. A titre d'exemple,
s'agissant des praticiens hospitaliers temps plein, les seules activités
compatibles avec un congé au titre de la RTT seront la production
d'uvres scientifiques, littéraires ou artistiques ; les
activités de formation mutuelle exercées par les psychiatres
en dehors de leurs obligations de service ; les expertises ou consultations
que les praticiens hospitaliers peuvent être autorisés
à effectuer ou à donner sur la demande, soit d'une autorité
administrative ou judiciaire, soit de personnes ou d'organismes privés
; les activités de chargé de mission d'inspection de
pharmacie effectuées par les pharmaciens des hôpitaux
.
Revalorisation des déplacements dans le cadre des astreintes
La revalorisation des déplacements en astreinte des personnels
médicaux, prévue dans le protocole du 22 octobre, sera
effective au 1er janvier 2002. Un arrêté relatif à
sa mise en uvre est en cours de signature. L'indemnisation du
déplacement passera de 50,16 Euros à 61 Euros.
S'agissant de l'intégration des temps de déplacement
dans le temps de travail, les dispositions de l'article 17 de l'arrêté
du 14 septembre 2001 relatif à l'organisation et à l'indemnisation
des services de garde et à la mise en place du repos de sécurité
resteront applicables en 2002 et seront adaptées en 2003 pour
prendre en compte l'intégration des gardes dans le temps de
travail.
Valorisation de l'assistanat
La mise en place de la prime prévue par le protocole d'accord
pour les assistants qui signeront un engagement de servir de deux
ans ou de quatre ans nécessite une modification du décret
portant statut des assistants, en cours d'élaboration.
Seront éligibles à ce nouveau dispositif tous les
assistants recrutés à compter du 1°janvier 2002
ou dont le contrat sera renouvelé à compter de cette
date, sous réserve qu'ils remplissent les conditions pour signer
un engagement de 2 ou 4 ans. Cet engagement fera l'objet d'un avenant
à leur contrat après publication des textes réglementaires.
II/ MESURES PRENANT EFFET A COMPTER DU 1° JANVIER 2003
Intégration des gardes dans le temps de travail
L'intégration des gardes dans le temps de travail imposée
par la directive européenne 93/104 concernant certains aspects
de l'aménagement du temps de travail sera effective à
compter du 1° janvier 2003. Les décrets statutaires des
personnels concernés seront modifiés pour prendre en
compte cette mesure et redéfinir le temps de travail et les
obligations hebdomadaires de service.
L'application de cette mesure nécessite une réflexion
approfondie dans chaque établissement et le développement
opérationnel de coopérations inter-établissements.
Les réorganisations qui s'en suivront devront faire l'objet
de concertations au niveau des établissements et être
adoptées dans le courant de l'année 2002 par les CME
et les Conseils d'administration des établissements. Pendant
l'année 2002, à titre transitoire, le système
actuel des gardes est maintenu.
Une indemnité de sujétion sera créée
pour rémunérer les plages de travail de nuit, de week-end
et de jours fériés, intégrées dans les
obligations de service.
Une indemnité de plage additionnelle sera créée
pour rémunérer le travail effectué - sur la base
du volontariat - au-delà des obligations de dix demi-journées
hebdomadaires de service (ou de 48 heures hebdomadaires pour les services
organisés en temps continu).
III/ MISE EN UVRE ET SUIVI DU PROTOCOLE
Élaboration des projets d'organisation médicale
Le nouveau dispositif appelle une réorganisation du temps
médical à l'hôpital public, qu'il convient de
préparer dès à présent.
C'est pourquoi il vous appartient d'inviter les établissements
à élaborer et mettre en uvre les mesures de réorganisation
rendues nécessaires par la modification du système de
permanence des soins.
Chaque établissement élaborera un projet de réorganisation
médicale qui devra vous être transmis au plus tard pour
le mois de juin 2002.
Ce projet devra rechercher notamment les possibilités de mutualisation
des moyens en personnel médical aussi bien à l'intérieur
de l'établissement qu'entre établissements voisins,
avec pour objectif la meilleure prise en charge des besoins de santé
au sein des bassins de vie, tels qu'ils auront été définis
par les SROS. Il devra être l'occasion pour les différents
acteurs d'approfondir et de relancer les dispositifs de coopération
inter-hospitalière.
Ce projet devra également prendre en compte l'impact de l'organisation
médicale sur l'organisation du travail des personnels non médicaux
et faire le lien entre l'ARTT des personnels relevant de la fonction
publique hospitalière et la réorganisation de l'activité
médicale.
Compte tenu des spécificités de l'organisation médicale
il n'est pas prévu d'accord local pour la mise en uvre
du protocole du 22 octobre 2001. Le projet d'organisation médicale
devra être soumis aux avis des instances de l'établissement,
commission médicale d'établissement et conseil d'administration,
avant de vous être transmis.
Vous allouerez à chaque établissement, sur la base
des projets de réorganisation médicale et après
concertation sur les modalités de mise en uvre du dispositif,
les moyens nécessaires en distinguant à effet du 1/01/02
les mesures immédiates (revalorisation des déplacements
en astreinte et contrats d'engagement pour les assistants) et la répartition
des postes médicaux.
Vous rappellerez aux chefs d'établissement et aux responsables
médicaux le caractère indispensable des tableaux de
service. En effet, ces tableaux de service, deviendront le support
de la mise en application de la nouvelle définition du temps
de travail médical à l'hôpital.
Attribution des postes médicaux
Les besoins en personnel médical ont été évalués
à 3500 emplois supplémentaires pour mener à bien
la réduction et l'aménagement du temps de travail. Une
première tranche portant sur le recrutement de 2000 médecins,
pharmaciens, biologistes et odontologistes (dont la moitié
au moins de PH), se fera sur deux ans.
Les critères de répartition des moyens entre régions
et intra-régionaux ne seront définitivement arrêtés
qu'après consultation du comité national de suivi.
S'agissant des critères de répartition des moyens entre
les établissements de votre région, ils devront prendre
en compte des efforts de réorganisation médicale et
de mutualisation des moyens de permanence médicale et des plateaux
techniques que feront apparaître les projets d'organisation
médicale.
Suivi de la mise en uvre du dispositif
Le suivi de la mise en oeuvre du protocole du 22 octobre 2001 est
organisé en trois niveaux géographiques, associant pouvoirs
publics et partenaires sociaux.
Comité national
Un comité de suivi de la mise en uvre du protocole est
mis en place au niveau national. Présidé par le Directeur
de l'hospitalisation et de l'organisation des soins, il est composé
de représentants des organisations représentatives des
professions médicales signataires du protocole.
Le comité national est informé et consulté sur
:
- les modalités d'organisation des comités de suivi
des trois niveaux ;
- les critères de répartition des moyens entre régions
;
- les projets de modifications réglementaires ;
- l'analyse des remontées d'informations en provenance des
comités régionaux. A cet effet, vous veillerez à
me transmettre les bilans d'action réalisés par les
comités régionaux à fin de communication au comité
national. En outre, ce dernier sera destinataire des synthèses
régionales des diagnostics réalisés dans les
établissements au printemps 2001 ;
- la méthode de l'évaluation nationale du dispositif
et ses résultats.
Le comité national se réunit au moins une fois par
trimestre.
Comités régionaux de suivi
Les comités régionaux de suivi sont présidés
par le Directeur de l'Agence Régionale de l'Hospitalisation.
Dans un souci de simplification et de plus grande cohérence,
les comités régionaux mis en place pour le suivi du
protocole du 22 octobre 2001 assureront également le suivi
de la mise en uvre du protocole du 13 mars 2000.
En outre, les comités régionaux de suivi s'appuieront
sur les travaux de la commission consultative régionale chargée
du suivi de la mise en place du repos de sécurité, prévues
à l'article 11 de l'arrêté du 14 septembre 2001
relatif à l'organisation des services de gardes et à
la mise en place du repos de sécurité dans les EPS autres
que les hôpitaux locaux.
Chaque organisation syndicale signataire du protocole représentant
les personnels médicaux, y est représentée par
deux membres, soit huit membres au total.
Les autres membres sont :
- le Directeur Régional des Affaires Sanitaires et Sociales
;
- un membre représentant la Conférence des directeurs
généraux de CHU ;
- un membre représentant la Conférence des directeurs
de Centres Hospitaliers ;
- un membre représentant la conférence des Présidents
de CME de CHU ;
- un membre représentant la conférence des Présidents
de CME de Centres Hospitaliers Généraux ;
- un membre représentant la conférence des présidents
de CME de Centres Hospitaliers Spécialisés ;
- deux membres représentant la Fédération Hospitalière
de France.
Les comités régionaux sont informés et consultés
notamment sur les points suivants :
- les critères et la répartition des moyens au sein
de la région, en cohérence avec les logiques d'organisations
retenues dans le SROS ;
- la méthode de l'évaluation régionale du dispositif
et ses résultats;
- les conditions de mise en uvre du dispositif au niveau local.
Lors de leurs premières séances, les comités
bénéficieront de l'état des lieux du temps de
travail médical réalisé dans les établissements
au cours du printemps 2001.
Chaque comité régional se réunit au moins une
fois par trimestre.
Comités locaux de suivi
Les comités locaux de suivi sont présidés par
le Directeur d'établissement ou son représentant.
Ils sont composés de représentants des personnels médicaux
désignés par la CME et de membres de l'équipe
de direction.
Au niveau de chaque établissement, vous veillerez à
ce qu'une représentation équilibrée entre les
différentes catégories statutaires médicales
soit assurée. Les CME ne devront pas se contenter de désigner
des représentants en leur sein : il leur est demandé
que parmi les représentants des personnels médicaux
figurent des médecins ne siégeant pas dans les CME.
Plus particulièrement dans les CHU, vous veillerez à
ce que les personnels médicaux non universitaires soient présents
en nombre suffisant.
Dans un souci de simplification et de plus grande cohérence,
les comité locaux de suivi peuvent être confondus avec
la commission des gardes et astreintes prévue au décret
du 14 septembre 2001 relatif à l'organisation et à l'indemnisation
des services de garde et à la mise en place du repos de sécurité.
Dans ce cas, elle en épouse la composition.
Les comités locaux sont associés à l'élaboration
du projet d'organisation médicale et à la définition
des complémentarités et coopérations à
rechercher, avant sa présentation aux instances de l'établissement
(CME et CA).
Par ailleurs, les comités locaux sont informés et consultés
notamment sur :
- le résultat des concertations avec l'ARH et les moyens attribués
à l'établissement ;
- la mise en uvre au sein de l'établissement du dispositif
;
- la méthode et les résultats de l'évaluation
du dispositif au niveau de l'établissement.
Chaque comité local se réunit au moins une fois par
trimestre.
En outre, la DHOS reçoit régulièrement et informe
les représentants des conférences des travaux des comités
de suivi.
Vous voudrez bien me faire part de vos remarques et des difficultés
éventuelles que vous rencontrerez dans la mise en uvre
de la présente circulaire.
DHOS