Négociations
du 19 décembre 2002
Lors
de la séance de négociation entre la DHOS et les
syndicats,en fin de séance le protocole suivant a été
proposé à la signature des syndicats, annonce
faite qu'il n'y aurait plus de séance de négociation.
Accord entre
Le Ministre de la santé, de la famille et des personnes
handicapées
Et
La réduction du temps de travail des personnels médicaux
hospitaliers et l'intégration des gardes dans le temps
de travail à l'hôpital public a fait l'objet d'un
protocole signé le 22 octobre 2001 par toutes les organisations
syndicales représentatives des praticiens hospitaliers.
Les dispositions arrêtées dans ce protocole ont fait
l'objet d'une traduction réglementaire.
La Mission Nationale d'Évaluation de la RTT a constaté
les grandes difficultés que rencontrent les établissements
pour mettre en uvre ces dispositions. Sans remettre en cause
les mesures prévues par le protocole signé le 22
octobre 2001, la MNE propose une mise en uvre progressive
de celles-ci, compte tenu de l'ampleur des réorganisations
à conduire et de l'importance des recrutements à
effectuer, dans un contexte de démographie médicales
tendue.
A Cet égard, une première mesure sera prise dès
le premier semestre 2003 avec effet au 1er janvier 2003 pour la
création d'un nouveau statut pour les praticiens attachés
et praticiens attachés associés, qui bénéficiera
d'un financement spécifique.
C'est pourquoi les signataires conviennent ensemble de la nécessité
de mesures transitoires d'assouplissement. Ces mesures doivent
garantir d'une part, le fonctionnement médical des établissements
publics de santé pendant la phase de montée en charge
des dispositifs et d'autre part, les droits acquis dès
2002 par les praticiens au titre de la RTT.
1. Bien affecter les crédits consacrés aux créations
de postes
La création d'emplois médicaux stables doit être
prioritaire. L'attribution des crédits aux établissements
concernés, avec effet au 1er janvier 2003, pour la création
d'emplois - tranche 2002 et 2003 - soit 2000 emplois, dont la
moitié au moins d'emplois de praticien hospitalier - sera
réalisée à l'occasion de la fixation des
budgets primitifs pour 2003, en tenant compte des créations
déjà autorisées, le cas échéant,
en cours d'année 2002, au titre du protocole du 22 octobre
2001.
Il est rappelé que ce protocole prévoit, à
échéance du 1er janvier 2005, la création
de 3500 postes.
- ces créations d'emploi bénéficient d'un
financement spécifique, à distinguer des crédits
alloués ou redéployés au profit du temps
additionnel et des indemnités de sujétion.
- Les crédits attribués pour la création
de postes médicaux au titre de la RTT sont utilisés
en cas d'impossibilité de recrutement pour assurer le financement
du rachat ciblé de jours RTT.
- La répartition des 3500 créations d'emplois doit
être assurée, dans chaque région, au profit
de l'ensemble des disciplines, en fonctions des besoins.
2. Rendre à nouveau possible le rachat de jours RTT
Sur la base de l'organisation médicale fixée par
les instances de l'établissement et approuvée, lorsque
le fonctionnement du service le justifie et que de réelles
difficultés à couvrir les effective de service et
connaissant de réelles difficultés à couvrir
les besoins en temps médical sont constatées, au
vu du tableau de service, après avis du responsable de
la structure concernée et du président de CME, le
directeur propose aux praticiens volontaires le rachat de jours
RTT. Ce rachat peut aller jusqu'à 10 jours pour un temps
plein.
Les jours ainsi rachetés seront payés forfaitairement
300 euros par jour. Cette mesure pourra être reconduite,
le cas échéant, au vu du résultat de l'évaluation
qui sera faite en fin d'année 2003.
Un bilan de ce dispositif est présenté aux instances
de l'établissement et comité de suivi local. Il
sera transmis en fin d'année au directeur de l'Agence Régionale
de l'Hospitalisation, pour établir une synthèse
régionale qui sera présentée au comité
de suivi régional.
Une synthèse nationale sera également présentée
au comité de suivi national.
3. Rendre le compte épargne temps plus attractif et
plus crédible
Le principe de l'alimentation du compte épargne-temps
sur la base du volontariat réaffirmé.
Le compte épargne-temps constitue, dans la période
de montée en charge des créations de postes et dans
un contexte marqué par des difficultés de recrutement,
un outil stratégique pour les établissements. Il
doit être attractif et son financement garanti.
La loi de financement de la sécurité sociale pour
2003 prévoit que le fonds pour l'emploi hospitalier contribuera
au financement des droits à congé RTT affectés
en compte épargne-temps. Ce financement apporte aux praticiens
la garantie qu'ils pourront utiliser leur compte épargne-temps.
Le décret qui doit être pris en l'application de
la loi sera soumis à la concertation des signataires du
présent accord.
Deux mesures seront prises dès le début de l'année
2003 :
- le plafond de temps cumulé pour le CET passera de 7 ans
à 10 ans, ce qui permettra à un praticien de pouvoir
bénéficier d'un droit cumulé de 1 an et 6
mois s'il verse la totalité de ses jours épargnables
pendant ces 10 années.
- Les jours de RTT épargnés dans le CET pendant
la période du 1er janvier 2003 au 31 décembre 2005
seront bonifiés à hauteur de 10 % du temps épargné,
avec application d'une règle d'arrondi à l'entier
supérieur ou inférieur selon que le résultat
obtenu est égal, supérieur ou inférieur à
½ journée et selon les modalités décrites
ci-après : le gestionnaire du CET constate en fin d'année
n, le nombre de jours RTT qui ont alimenté le CET au cours
de cette année n, déduction faite des jours pris
et des bonifications constatées au titre de l'année
précédente. Il applique à ce nombre le taux
de 10 % en tenant compte de la règle d'arrondi à
l'entier supérieur ou inférieur précitée.
L'année suivante, il appliquera le taux de 10 % aux seuls
jours RTT ayant alimenté le CET pendant l'année
n+1, dans les mêmes conditions que l'année précédente,
les jours épargnés l'année précédente
ne faisant pas de nouveau l'objet d'une bonification.
A compter du 1er janvier 2004, les jours qui ne seront ni pris
ni payés seront versés au CET.
Les droits ainsi acquis figureront, à titre de garantie,
sur le bulletin de salaire.
Les dispositions du décret du 18 novembre 2002 seront
en conséquence adaptées. La concertation ouverte
à cette occasion permettra d'expliciter la notion de nécessités
de service.
4. Organiser la permanence des soins et contractualiser le
temps de travail additionnel
Dans le respect des lois et règlements en vigueur, les
organisations médicales seront définies au niveau
local en fonction de la nature et du volume des activités
concernées au regard des missions de l'établissement.
La classification des activités s'effectue selon qu'elles
révèlent ou non d'une activité médicales
continue nécessitant une présence médicale
permanente sur place.
- Lorsque l'activité médicale est continue et que
le fonctionnement du service nécessite un temps de travail
additionnel, apprécié sur un cycle de travail de
quatre mois, celui-ci est rémunéré à
hauteur de 300 euros par période de deux demi-journées.
- Dans tous les cas, le recours à l'astreinte devra être
privilégié.
Dans chaque établissement, la commission des gardes et
astreintes désormais appelée commission de l'organisation
et de la permanence médicale et pharmaceutique formulera
les propositions d'organisation qui seront soumises aux instances
de l'établissement.
Compte tenu des difficultés de recrutement et afin d'assurer
une bonne visibilité de l'organisation médicale,
le responsable de la structure concernée, peut proposer
au praticien la contractualisation de l'organisation du temps
de travail médical additionnel sur la base des tableaux
annuels prévisionnels de service. Ces tableaux sont transmis
pour accord au directeur. Pendant la période de montée
en charge, à titre transitoire cette possibilité
de contractualisation doit être encouragée. Elle
s'organise sur la base du volontariat. Dans ce cadre, les praticiens
peuvent effectuer des périodes de temps de travail additionnel
au-delà de leurs obligations statutaires de service.
L'arrêté appelé à remplacer l'arrêté
relatif à l'organisation et à l'indemnisation des
gardes et à la mise en place du repos de sécurité
dans les établissements publics de santé sera soumis
à la concertation avec les organisations syndicales signataires
du présent accord dès le début janvier 2003.
Dans le souci de la qualité et de la sécurité
des soins, conformément au dispositions du protocole du
22 octobre 2001, la logique d'établissement devra être
complétée d'une approche de l'organisation des soins
par territoire ou bassin de santé notamment en organisant
un exercice partagé et une mutualisation des moyens. Les
directeurs d'ARH solliciteront les comités régionaux
de suivi sur les projets d'organisation, lesquels pourront également
faire des propositions de coopération ou d'organisation.
De plus, les établissements s'engageront dans une réorganisation
interne de leur système de permanence des soins.
A la fin de l'année 2003, une évaluation de l'ensemble
du dispositif sera réalisée. Au vu de ses résultats
et compte tenu des moyens ainsi dégagé, une revalorisation
du taux des astreintes pourra être mise en uvre.
5. Assurer le suivi de la mise en uvre du présent
accord
La DHOS est chargée du suivi et de l'évaluation
de la mise en uvre du dispositif et procédera aux
corrections et ajustements nécessaires.
Elle s'appuiera sur les avis émanant :
- au niveau national, du comité de suivi, présidé
par le directeur de l'hospitalisation et de l'organisation des
soins, composé des organisations syndicales signataires
du cadrage national et du présent accord ;
- au niveau régional, du comité régional
de suivi, présidé par le directeur de l'agence régionale
de l'hospitalisation et composé de représentants
des organisations syndicales signataires ainsi que des conférences
de directeurs et de présidents de CME et de la FHF.
FICHE D'INFORMATION
Financement du protocole du 22 octobre 2001
Exercices 2002/2003
Exercice 2002
Au titre de l'exercice 2002, 106 millions d'euros ont été
distribués aux régions par circulaire n° 425
du 26 juillet 2002.
Ces crédits doivent servir à financer :
- les primes d'engagement des assistants, à hauteur de
18 millions (17 %) ;
- la revalorisation des déplacements en astreinte à
hauteur de 23 millions (22 %) ;
- la création de 1000 postes au titre de 2002 ou le paiement
sur la base de 300 euros du quart des jours de RTT n'ayant pu
être pris, et ce de façon non reconductible, à
hauteur de 65 millions (61 %).
Exercice 2003
Au titre de l'exercice 2003, 122 millions d'euros sont distribués
aux régions. Les critères de répartition
entre régions ont été reconduits à
l'identique afin de laisser de la lisibilité au ARH. Il
n'a pas été donné d'instructions aux ARH
pour la répartition de ces crédits au sein de leurs
régions.
Ces crédits pourront être cumulés avec les
crédits 2002 qui n'auront pas été totalement
utilisés ; ils doivent servir à financer :
- les 1000 créations de postes au titre de 2003, à
hauteur de 77 millions ;
- les plages de sujétion ;
- les plages additionnelles.
L'enveloppe de 285 millions d'euros, actuellement en base dans
les établissements pour la rémunération des
gardes viendra compléter ces crédits dans la dotation
budgétaire des établissements pour assurer le financement
des plages additionnelles et des plages de sujétion pour
les praticiens concernés.