Accord entre
Le Ministre de la santé, de la famille et des personnes
handicapées
Et
La réduction du temps de travail des personnels médicaux
hospitaliers et l'intégration des gardes dans le temps
de travail à l'hôpital public a fait l'objet d'un
protocole signé le 22 octobre 2001 par toutes les organisations
syndicales représentatives des praticiens hospitaliers.
Les dispositions arrêtées dans ce protocole ont fait
l'objet d'une traduction réglementaire.
La Mission Nationale d'Évaluation de la RTT a constaté
les grandes difficultés que rencontrent les établissements
pour mettre en uvre ces dispositions. Sans remettre en cause
les mesures prévues par le protocole signé le 22
octobre 2001, la MNE propose une mise en uvre progressive
de celles-ci, compte tenu de l'ampleur des réorganisations
à conduire et de l'importance des recrutements à
effectuer, dans un contexte de démographie médicales
tendue.
C'est pourquoi les signataires conviennent ensemble de la nécessité
de mesures transitoires. Ces mesures doivent garantir d'une part,
le fonctionnement médical des établissements publics
de santé pendant la phase de montée en charge des
dispositifs et d'autre part, les droits acquis dès 2002
par les praticiens au titre de la RTT.
1. Bien affecter les crédits consacrés aux créations
de postes
La création d'emplois médicaux stables doit être
prioritaire. L'attribution des crédits en vue de la création
d'emplois - tranches 2002 et 2003 - soit 2000 emplois, dont la
moitié au moins d'emplois de praticien hospitalier - sera
réalisée, au plus tard, début février
2003, en tenant compte des créations déjà
autorisées, le cas échéant, en cours d'année
2002.
Pour accompagner cette démarche de manière complémentaire,
un nouveau statut de praticien attaché et de praticien
attaché associé sera publié d'ici la fin
du premier semestre 2003.
Conformément aux dispositions du protocole du 22 octobre
2001, la logique d'Établissement devra être dépassée
et l'organisation par territoire ou bassin de santé sera
privilégiée notamment en organisant un exercice
partagé et une mutualisation des moyens.
2. Rendre à nouveau possible le rachat de jours RTT.
Dans les services à très forte contrainte nécessitant
une continuité effective de service et connaissant de réelles
difficultés à couvrir leurs besoins en temps médical
constatés par le tableau de service et après avis
du responsable de la structure concernée et du président
de CME, le directeur de l'établissement peut proposer le
rachat de jours RTT. Ce rachat peut bénéficier au
praticien volontaire, dans la limite de cinq jours pour un temps
plein et dans le cadre des crédits alloués à
l'établissement.
Les jours ainsi rachetés seront payés forfaitairement
300 euros par jour. Cette mesure pourra être reconduite,
le cas échéant, au vu du résultat de l'évaluation
qui sera faite en fin d'année 2003.
Un bilan de ce dispositif est présenté aux instances
de l'établissement. Il sera transmis en fin d'année
au directeur de l'Agence Régionale de l'Hospitalisation,
pour établir une synthèse régionale qui sera
présentée au comité de suivie régional.
Un synthèse nationale sera également présentée
au comité de suivi national.
3. Rendre le compte épargne temps plus attractif et
plus crédible
Le principe de l'alimentation du compte épargne-temps
sur la base du volontariat réaffirmé.
Le compte épargne-temps constitue, dans la période
de montée en charge de créations de postes et dans
un contexte marqué par des difficultés de recrutement,
outil stratégique pour les établissements. Il doit
être attractif et son financement garanti.
La loi de financement de la sécurité sociale pour
2003 prévoit que le fonds pour l'emploi hospitalier contribuera
au financement des droits à congé RTT affectés
en compte épargne-temps. Ce financement apporte aux praticiens
la garantie qu'ils pourront utiliser leur compte épargne-temps.
Le décret qui doit être pris en l'application de
la loi sera soumis à la concertation signataires du présent
accord.
Deux mesures seront prises dès le début de l'année
2003 :
- le plafond de temps cumulé pour le CET passera de 7 ans
à 10 ans, ce qui permettra à un praticien de pouvoir
bénéficier d'un droit cumulé de 1 an et 6
mois s'il verse la totalité de ses jours épargnables
pendant ces 10 années.
- Les jours de RTT épargnés dans le CET pendant
la période du 1er janvier 2003 au 31 décembre 2005
seront bonifiés à hauteur de 10 % du temps épargné,
avec application d'une règle d'arrondi à l'entier
supérieur ou inférieur selon que le résultat
obtenu est égal, supérieur ou inférieur à
½ journée et selon les modalités décrites
ci-après : le gestionnaire du CET constate en fin d'année
n, le nombre de jours RTT qui ont alimenté le CET au cours
de cette année n, déduction faite des jours pris
et des bonifications constatées au titre de l'année
précédente. Il applique à ce nombre le taux
de 10 % en tenant compte de la règle d'arrondi à
l'entier supérieur ou inférieur précitée.
L'année suivante, il appliquera le taux de 10 % aux seuls
jours RTT ayant alimenté le CET durant l'année n+1,
dans les mêmes conditions que l'année précédente,
les jours épargnés l'année précédente
ne faisant pas de nouveau l'objet d'une bonification.
A compter du 1er janvier 2004, les jours qui ne seront ni pris
ni payés seront versés au CET.
Les droits ainsi acquis figureront, à titre de garantie,
sur le bulletin de salaire au terme d'une période transitoire
au plus égale à trois ans.
4. Contractualiser le temps de travail additionnel
Compte tenu des difficultés de recrutement et afin d'assurer
une bonne visibilité de l'organisation médicale,
le responsable de la structure concernée, peut proposer
au praticien la contractualisation de l'organisation du temps
de travail médical additionnel sur la base des tableaux
annuels prévisionnels de service. Ces tableaux sont transmis
pour accord au directeur. Pendant la période de montée
en charge, à titre transitoire cette possibilité
de contractualisation doit être encouragée. Elle
s'organise sur la base du volontariat. Dans ce cadre, les praticiens
peuvent effectuer des périodes de temps de travail additionnel
au-delà de leurs obligations de services (10 demi-journées
pour un temps plein).
A l'issue de chaque année, le directeur présente
aux instances de l'établissement un bilan de ce dispositif.
5. Organiser la permanence des soins et temps de travail médical
Sauf dispositions réglementaires spécifiques justifiées
par la nécessité de permanence médicale des
soins, les organisations de travail devront privilégier
un recours aux astreintes dans un cadre pouvant dépasser
celui de l'établissement.
L'arrêté appelé à remplacer l'arrêté
relatif à l'organisation et à l'indemnisation des
gardes et à la mise en place du repos de sécurité
dans les établissements publics de santé sera soumis
à la concertation avec les organisations syndicales signataires
du présent accord dès le début janvier 2003.
A la fin de l'année 2003, une évaluation du dispositif
sera réalisée. Au vu de résultats, un ajustement
du taux d'astreinte pourra être mis en uvre.
6. Assurer le suivi de la mise en uvre du présent
accord
La DHOS est chargée du suivi et de l'évaluation
de la mise en uvre du dispositif et procédera aux
corrections et ajustements nécessaires.
Elle s'appuiera sur les avis émanant :
- au niveau national, du comité de suivi, présidé
par le directeur de l'hospitalisation et de l'organisation des
soins, composé des organisations syndicales signataires
du cadrage national et du présent accord ;
- au niveau régional, du comité régional
de suivi, présidé par le directeur de l'agence régionale
de l'hospitalisation et composé de représentants
des organisations syndicales signataires ainsi que des conférences
de directeurs et de présidents de CME et de la FHF.