Lettre d'accompagnement
Ministère de la santé,
de la famille
et des personnes handicapées
DIRECTION DE L'HOSPITALISATION
ET DE L'ORGANISATION DES SOINS
Le directeur
Paris, le
Le Directeur de l'hospitalisation
et de l'organisation des soins
à
Mmes et M. les directeurs des centres hospitaliers universitaires
Mmes et M. les directeurs de centres hospitaliers
Mmes et M. les directeurs des agences régionales de l'hospitalisation
Vous trouverez ci-joint l'accord signé le 13 janvier 2003
par le ministre de la santé, de la famille et des personnes
handicapées et les intersyndicales représentatives
des praticiens hospitaliers qui prévoit les mesures d'assouplissement
de la mise en uvre de la réduction du temps de travail
et de la directive européenne de 1993 au bénéfice
des médecins, pharmaciens et odontologistes hospitaliers.
Ces mesures qui ont pour but de garantir le bon fonctionnement
des établissements feront l'objet d'une traduction réglementaire
dans les prochaines semaines.
Je demande aux directeurs d'ARH de mettre en uvre le dispositif
d'aménagement et de réduction du temps de travail
rappelé par le présent accord, dans le cadre d'une
approche de l'organisation des soins par territoire ou bassin
de santé favorisant un exercice partagé et une mutualisation
des moyens entre établissements.
J'insiste à nouveau sur la nécessité de
conduire cette réflexion sur l'organisation de la permanence
des soins au sein de chaque région en étroite concertation
avec les comités régionaux de suivi du dispositif.
Cette nouvelle organisation doit être mise en uvre
de manière effective et progressive.
Vous porterez une attention particulière à la répartition
des emplois, notamment pour les disciplines assurant le fonctionnement
des plateaux techniques, des maternités et des structures
d'urgence.
En outre, je demande aux directeurs d'établissements
d'organiser la concertation avec les praticiens, au sein de l'établissement
et dans les différents services afin de privilégier
le volontariat pour le recours au temps de travail additionnel
lorsqu'il est nécessaire.
Enfin, vous vous assurerez de la bonne application des dispositions
de l'article 6 de l'arrêté du 17 octobre 2002 concernant
le paiement du quart des jours acquis au titre de 2002.
Le protocole
MESURES D'ASSOUPLISSEMENT DE L'AMÉNAGEMENT ET RÉDUCTION
DU TEMPS DE TRAVAIL DES MÉDECINS, PHARMACIENS, BIOLOGISTES
ET ODONTOLOGISTES HOSPITALIERS
Accord entre
Le ministre de la santé, de la famille et des personnes
handicapées
Et
La réduction du temps de travail des personnels médicaux
hospitaliers et l'intégration des gardes dans le temps
de travail à l'hôpital public a fait l'objet d'un
protocole signé le 22 octobre 2001 par toutes les organisations
syndicales représentatives des praticiens hospitaliers.
Les dispositions arrêtées dans ce protocole ont fait
l'objet d'une traduction réglementaire.
La Mission Nationale d'Évaluation de la RTT a constaté
les grandes difficultés que rencontrent les établissements
pour mettre en uvre ces dispositions. Sans remettre en cause
les mesures prévues par le protocole signé le 22
octobre 2001, la MNE propose une mise en uvre progressive
de celles-ci, compte tenu de l'ampleur des réorganisations
à conduire et de l'importance des recrutements à
effectuer, dans un contexte de démographie médicale
tendue.
A cet égard, une première mesure sera prise dès
le premier semestre 2003 avec effet au 1er janvier 2003 pour la
création d'un nouveau statut pour les praticiens attachés
et praticiens attachés associés, qui bénéficiera
d'un financement spécifique.
C'est pourquoi les signataires conviennent ensemble de la nécessité
de mesures transitoires d'assouplissement. Ces mesures doivent
garantir d'une part, le fonctionnement médical des établissements
publics de santé pendant la phase de montée en charge
des dispositifs et d'autre part, les droits acquis dès
2002 par les praticiens au titre de la RTT.
1. Bien affecter les crédits consacrés aux créations
de postes
La création d'emplois médicaux stables doit être
prioritaire. La création d'emplois
- tranches 2002 et 2003 - soit 2000 emplois dont la moitié
au moins d'emplois de praticien hospitalier - sera réalisée
à l'occasion de la fixation des budgets primitifs pour
2003. L'attribution des crédits
aux établissements concernés, avec effet au 1er
janvier 2003 tiendra compte des créations déjà
autorisées, le cas échéant, en fin d'année
2002 au titre du protocole du 22 octobre 2001.
Il est rappelé que ce protocole prévoit, à
échéance du 1er janvier 2005, la création
de 3500 postes.
Le comité national de suivi évaluera
la réalisation de ce dispositif et proposera les ajustements
nécessaires.
(Alinéa remonté à
ce niveau)
- La répartition des 3500 créations
d'emplois sera effectuée, dans chaque région, au
profit de l'ensemble des disciplines, en fonction des besoins,
notamment pour les disciplines assurant le fonctionnement des
plateaux médico-techniques et les disciplines liées
aux structures d'urgences (gynécologues-obstétriciens,
pédiatres, psychiatres, urgentistes, anesthésistes-réanimateurs).
- Ces créations d'emploi bénéficient d'un
financement ciblé et spécifique, à distinguer
des crédits alloués ou redéployés
au profit du temps additionnel et des indemnités de sujétion
:
a/ en cas d'impossibilité de recrutement, constatée
par les instances de l'établissement, les crédits
attribués pour la création de postes médicaux
au titre de la RTT sont utilisés pour assurer le financement
du rachat ciblé de jours RTT ;
b/ les indemnités pour temps de travail additionnel et
les indemnités de sujétion sont financées
par des crédits alloués à cet effet et par
les redéploiements de crédits opérés
à partir du budget " gardes et astreintes ".
2. Rendre à nouveau possible le rachat de jours RTT
Il est rappelé que, compte tenu
de la publication tardive des décrets, les cinq jours de
RTT acquis au titre de 2002, non pris ni épargnés
par le praticien lui seront payés conformément à
l'article 6 de l'arrêté du 17 octobre 2002.
En 2003, sur la base de l'organisation
médicale fixée par les instances de l'établissement
et approuvée, lorsque le fonctionnement du service le justifie
et que de réelles difficultés à couvrir les
besoins en temps médical sont constatées, au vu
du tableau de service, après avis du responsable de la
structure concernée et du président de la CME, le
directeur propose aux praticiens volontaires le rachat de jours
RTT. Ce rachat peut aller jusqu'à 10 jours pour un temps
plein.
Les jours ainsi rachetés seront payés forfaitairement
300 € par jour. Cette mesure pourra être reconduite,
le cas échéant, au vu du résultat de l'évaluation
qui sera faite en fin d'année 2003.
Un bilan de ce dispositif est présenté aux instances
de l'établissement et comité de suivi local. Il
sera transmis en fin d'année au directeur de l'Agence Régionale
de l'Hospitalisation, pour établir une synthèse
régionale qui sera présentée au comité
de suivi régional.
Une synthèse nationale sera également présentée
au comité de suivi national.
3. Rendre le compte épargne temps plus attractif et
plus crédible
Le principe de l'alimentation du compte épargne-temps
sur la base du volontariat est réaffirmé.
Le compte épargne-temps constitue, dans la période
de montée en charge des créations de postes et dans
un contexte marqué par des difficultés de recrutement,
un outil stratégique pour les établissements. Il
doit être attractif et son financement garanti.
La loi de financement de la sécurité sociale pour
2003 prévoit que le fonds pour l'emploi hospitalier contribue
au financement des droits à congé RTT affectés
au compte épargne-temps. Ce financement apporte aux praticiens
la garantie qu'ils pourront utiliser leur compte épargne-temps.
Le décret qui doit être pris en application de la
loi sera soumis à la concertation des signataires du présent
accord.
Deux mesures seront prises dès le début de l'année
2003 :
- Le plafond de temps cumulé pour le CET passera de 7 ans
à 10 ans, ce qui permettra à un praticien de pouvoir
bénéficier d'un droit cumulé de 1 an et 6
mois s'il verse la totalité de ses jours épargnables
pendant ces 10 années.
- Les jours de RTT épargnés dans le CET pendant
la période du 1er janvier 2003 au 31 décembre 2005
seront bonifiés à hauteur de 10 % du temps épargné,
avec application d'une règle d'arrondi à l'entier
supérieur ou inférieur selon que le résultat
obtenu est égal, supérieur ou inférieur à
½ journée et selon les modalités décrites
ci-après : le gestionnaire du CET constate en fin d'année
n le nombre de jours RTT qui ont alimenté le CET au cours
de cette année n, déduction faite des jours pris
et des bonifications constatées au titre de l'année
précédente. Il applique à ce nombre le taux
de 10 % en tenant compte de la règle d'arrondi à
l'entier supérieur ou inférieur précitée.
L'année suivante, il appliquera le taux de 10 % aux seuls
jours RTT ayant alimenté le CET durant l'année n+1,
dans les mêmes conditions que l'année précédente,
les jours épargnés l'année précédente
ne faisant pas de nouveau l'objet d'une bonification.
A compter du 1er janvier 2004, les jours qui ne seront ni pris
ni payés seront versés au CET.
Les droits ainsi acquis figureront, à titre de garantie,
sur le bulletin de salaire.
Les dispositions du décret du 18 novembre 2002 seront
en conséquence adaptées. La concertation ouverte
à cette occasion permettra d'expliciter la notion de nécessités
de service.
4. Organiser la permanence des soins et contractualiser le
temps de travail additionnel.
Dans le respect des lois et règlements en vigueur, les
organisations médicales seront définies au niveau
local en fonction de la nature et du volume des activités
concernées au regard des missions de l'établissement.
La classification des activités s'effectue selon qu'elles
nécessitent ou non une présence médicale
permanente sur place.
- Lorsque l'activité médicale
le justifie et que le fonctionnement du service, au vu du tableau
de service, nécessite un temps de travail additionnel,
apprécié sur un cycle de travail de quatre mois,
celui-ci est rémunéré à hauteur de
300 € par période de deux demi-journées.
- Dans les autres cas, le recours à l'astreinte devra
être privilégié.
(Alinéa ci dessous remonté
à ce niveau)
Dans le cadre des enveloppes allouées et de la nouvelle
approche inter-établissement et compte tenu de l'évaluation
qui sera réalisée une revalorisation forfaitaire
du taux des astreintes pourra être mise en uvre.
Dans chaque établissement, la commission des gardes et
astreintes désormais appelée commission de l'organisation
et de la permanence médicale et pharmaceutique formulera
les propositions d'organisation qui seront soumises aux instances
de l'établissement. Le comité
régional de suivi placé auprès du directeur
d'ARH, régulièrement tenu informé de ces
nouvelles organisations pourra en cas de difficulté être
consulté.
Compte tenu des difficultés de recrutement et afin d'assurer
une bonne visibilité de l'organisation médicale,
le responsable de la structure concernée, peut proposer
au praticien la contractualisation de l'organisation du temps
de travail médical additionnel sur la base des tableaux
annuels prévisionnels de service. Ces tableaux sont transmis
pour accord au directeur. Pendant la période de montée
en charge, à titre transitoire cette possibilité
de contractualisation doit être encouragée. Elle
s'organise sur la base du volontariat. Dans ce cadre, les praticiens
peuvent effectuer des périodes de temps de travail additionnel
au-delà de leurs obligations statutaires de service.
L'arrêté appelé à remplacer l'arrêté
relatif à l'organisation et à l'indemnisation des
gardes et à la mise en place du repos de sécurité
dans les établissements publics de santé sera soumis
à la concertation avec les organisations syndicales signataires
du présent accord dès le début janvier 2003.
Dans le souci de la qualité et de la sécurité
des soins, conformément aux dispositions du protocole du
22 octobre 2001, la logique d'établissement devra être
complétée d'une approche de l'organisation des soins
par territoire ou bassin de santé notamment en organisant
un exercice partagé et une mutualisation des moyens. Les
directeurs d'ARH solliciteront les comités régionaux
de suivi sur les projets d'organisation, lesquels pourront également
faire des propositions de coopération ou d'organisation.
De plus, les établissements s'engageront dans une réorganisation
interne de leur système de permanence des soins.
5. Assurer le suivi de la mise en uvre du présent
accord
La DHOS est chargée du suivi et de l'évaluation
de la mise en uvre du dispositif et procèdera aux
corrections et ajustements nécessaires notamment
en ce qui concerne le travail de nuit et l'indemnisation du temps
de travail additionnel (de jour comme de nuit).
Elle s'appuiera sur les avis émanant :
- au niveau national, du comité de suivi, présidé
par le directeur de l'hospitalisation et de l'organisation des
soins, composé de trois représentants de chaque
organisation syndicale signataire du présent accord ;
- au niveau régional, du comité régional
de suivi, présidé par le directeur de l'agence régionale
de l'hospitalisation et composé de trois représentants
de chaque organisation syndicale signataire du présent
accord ainsi que de représentants des conférences
de directeurs et de présidents de CME et de la FHF dont
le nombre total est égal à celui des représentants
des organisations syndicales.
Ces comités sont réunis par leur président
au moins une fois par trimestre.
FICHE D'INFORMATION
Financement du protocole du 22 octobre 2001
Exercices 2002/2003
Exercice 2002
Au titre de l'exercice 2002, 106 millions d'euros ont été
distribués aux régions par circulaire n° 425
du 26 juillet 2002.
Ces crédits doivent servir à financer :
- les primes d'engagement des assistants, à hauteur de
18 millions (17 %) ;
- la revalorisation des déplacements en astreinte à
hauteur de 23 millions (22 %) ;
- la création de 1000 postes au titre de 2002 ou le paiement
sur la base de 300 euros du quart des jours de RTT n'ayant pu
être pris, et ce de façon non reconductible, à
hauteur de 65 millions (61 %).
Exercice 2003
Au titre de l'exercice 2003, 122 millions d'euros sont distribués
aux régions. Les critères de répartition
entre régions ont été reconduits à
l'identique afin de laisser de la lisibilité au ARH. Il
n'a pas été donné d'instructions aux ARH
pour la répartition de ces crédits au sein de leurs
régions.
Ces crédits pourront être cumulés avec les
crédits 2002 qui n'auront pas été totalement
utilisés ; ils doivent servir à financer :
- les 1000 créations de postes au titre de 2003, à
hauteur de 77 millions ;
- les plages de sujétion ;
- les plages additionnelles.
L'enveloppe de 285 millions d'euros, actuellement en base dans
les établissements pour la rémunération des
gardes viendra compléter ces crédits dans la dotation
budgétaire des établissements pour assurer le financement
des plages additionnelles et des plages de sujétion pour
les praticiens concernés.